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Algérie-Union européenne : la coopération judiciaire sur les rails

Ladislav Hamran a exprimé «la disponibilité de son instance et son engagement à apporter toutes les formes de soutien et d’assistance technique aux juridictions algériennes». Cet apport en expertise concerne «les investigations et la facilitation de la communication avec ses homologues européennes»

Au lendemain de la déclaration du Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, sur la disponibilité de l’UE à collaborer avec l’Algérie pour le rapatriement des fonds détournés et déposés dans des banques européennes ou investi dans l’immobilier, un premier signe de cette collaboration s’est fait jours. En effet, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani, a reçu mardi après-midi, le président de l’Agence de l’Union européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale, Ladislav Hamran. Le communiqué du ministère qui a rendu compte de cette audience a souligné que cette entrevue «intervient dans le cadre des entretiens qu’avait eus lundi le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune avec le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell». Ce passage à l’acte, d’une rapidité remarquable, traduit la volonté des deux parties d’engager des procédures de récupération des biens publics soustraits à l’Algérie pour être investis en Europe.
Après avoir rappelé les engagements du président de la République relatifs à la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent et la récupération des fonds transférés illicitement vers l’étranger, le SG du ministère a affirmé «la volonté politique qui anime les autorités algériennes pour lancer une coopération étroite avec l’Agence de l’UE pour la coopération judiciaire en matière pénale en vue de profiter de sa large expertise et de son expérience exceptionnelle en termes de gel, de confiscation et de récupération des fonds et actifs transférés illicitement vers l’étranger, outre le renforcement des relations de coopération entre les autorités judiciaires en Algérie et les pays membres de l’UE».
De son côté, Ladislav Hamran a exprimé «la disponibilité de son instance et son engagement à apporter toutes les formes de soutien et d’assistance technique aux juridictions algériennes». Cet apport en expertise concerne «les investigations et la facilitation de la communication avec ses homologues européennes», rapporte le même communiqué. Cette communication est extrêmement importante pour les enquêteurs algériens, au sens où une oreille attentive de l’autre côté de la Méditerranée a souvent manqué dans les affaires de récupération de biens détournés. Le responsable européen a même indiqué au Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, que la compétence de son agence va jusqu’au soutien «dans le traitement des dossiers relatifs à la récupération des fonds pillés en Algérie», conclut le communiqué.
Après cet entretien, M.Hamran est passé, disons-le à l’acte, à travers l’entrevue que lui accordé le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi. La rencontre a permis, selon la même source, «d’évoquer les voies à même de renforcer la coopération judiciaire internationale et coordonner les efforts visant à lutter contre la criminalité lors des enquêtes préliminaires et des poursuites pénales». Notons enfin que le président de l’EUROJUST se trouve en Algérie pour prendre part à la 2e Conférence internationale sur la justice environnementale en Méditerranée, qui a pris fin, hier, à Alger.
Nadera Belkacemi

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