«Conférence Internationale sur les villes Intelligentes» : le doigt dans la plaie…
Une conférence internationale sur les villes intelligentes a été ouverte hier à l’Université des sciences et de la technologie «Mohamed Boudiaf».
Organisée par le Laboratoire des microsystèmes et des systèmes embarqués (LMSE) de la faculté de génie électrique, cette conférence a regroupé des experts algériens et étrangers, des représentants des autorités publiques, d’entreprises et de start-up, pour aborder des sujets relatifs à la ville intelligente.
Selon la cellule de communication de l’USTO-MB, l’ordre du jour comporte différents thèmes concernant l’énergie, l’environnement, la santé, le transport et les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Autant de sujets importants inscrits dans les politiques publiques de gestion de la grande ville, vus sous un angle académique et dont l’ambition légitime serait de dégager des perspectives d’avenir en développant des solutions innovantes afin de «parvenir à une ville véritablement intelligente».
Pourquoi pas, ont déclaré les mauvaises langues oranaises sur les réseaux sociaux, tout en affichant des commentaires empreints de scepticisme. L’un des thèmes abordés à cette conférence, «les Systèmes énergétiques et environnementaux intelligents dans le secteur urbain», a été particulièrement évoqué par des citoyens qui soulignent l’ampleur de l’archaïsme et des dysfonctionnements marquant la gestion des territoires urbains dans presque tous les secteurs.
«Avant d’espérer un passage vers des systèmes de fonctionnement dits «intelligents» du secteur des transports, de la santé, de l’éducation, à travers différentes applications basées sur l’intelligence artificielle, il serait bien plus urgent et opportun d’assainir l’état des lieux actuel en le débarrassant des carences, des dysfonctionnements et parfois des dérives de gestion chroniques forgées par le laxisme et l’incompétence» écrit un commentateur avisé.
A l’heure où le secteur de la santé publique, malgré les grands progrès enregistrés en termes d’infrastructures et de moyens, souffre encore de problèmes d’organisation, de fonctionnement et de rationalisation des missions pour une meilleure prise en charge des malades, les projets de «e-Santé» et de «télémédecine» relèvent encore pour bon nombre d’observateurs d’objectifs élitistes, certes importants, mais sans impact sur la réalité actuelle du terrain social dans toutes ses composantes.
Il en est de même pour le secteur des transports et «la gestion intelligente du trafic routier» qui restent encore pénalisés par un déficit en moyens dans bon nombre de sites urbains périphériques et par des carences et défaillances en matière d’organisation, de gestion des lignes, et de pratiques non conformes à cette prestation de service public. On se souvient, il y a plus d’une dizaine d’années, d’un ancien décideur local qui évoquait la réalisation d’un projet de «nouvelle ville intelligente» dans la commune de Misserghine.
Un projet achevé qui n’est en réalité qu’une très grande cité d’habitat ou prés de 50 000 habitants souffrent encore d’une forme d’enclavement et d’un manque important d’infrastructures sociales et éducatives…
Par S.Benali