Oran Aujourd'hui

Déficits de civisme, de sérieux et d’engagement

Il semble bien que l’occupation illégale des espaces publics par les vendeurs informels est devenu un fléau urbain difficile à éradiquer. Après avoir été libérés durant quelques semaines par une intervention énergique des autorités locales soutenus par la force publique, des trottoirs et des chaussées dans certains quartiers sont peu à peu réinvestis par les tables, étals de fortune, charrettes et camionnettes utilisés par les marchands de fruits et légumes et de produits alimentaires divers, y compris le pain et les denrées périssables exposées au soleil et à la poussière. Sans parler des désagréments causés à la circulation des piétons et des véhicules dans certains endroits encombrés, aux abords d’un marché couvert déserté ou même d’une mosquée de quartier.
Sur les réseaux sociaux, bon nombre d’Oranais expriment leur déception, voire leur écœurement en constatant que les opérations dites d’éradication du commerce informel menées il y a quelques semaines par les pouvoirs publics sont loin de suffire à éliminer définitivement le phénomène social. A l’image des bidonvilles démolis qui renaissent parfois de leurs propres ruines, le commerce ambulant informel ne cesse de s’implanter et de revenir aux mêmes endroits privilégiés par la demande et les besoins des habitants privés d’un marché officiel de proximité.
L’occupation des trottoirs ou d’une moitié de la chaussée a transformé certains quartiers en grands souk quotidiens dignes d’une «ruralisation» avancée. Une anarchie nuisible à l’image de la Cité mais qui ne semble pas pour autant déranger outre-mesure une bonne majorité d’habitants préoccupés essentiellement par leur pouvoir d’achat et les vicissitudes de leur quotidienne. Beaucoup néanmoins se montrent indignés par cet état des lieux du cadre urbain qu’ils qualifient d’insoutenable et de honteux pour une ville comme Oran que l’on veut inscrire parmi les plus belles métropoles du bassin méditerranéen.
Une noble et belle ambition qui se heurte malheureusement à cette dramatique fatalité des échecs et des renoncements dans les missions d’entretien, de nettoiement, de collecte des ordures, d’organisation du transport et de la circulation, de réfection des trottoirs et des chaussées, de maintenance des réseaux d’assainissement et d’écoulement des eaux pluviales… Malgré les efforts d’aménagement et d’embellissement du cadre urbain à travers les grandes façades de la ville, dans bon nombre de quartiers et de grandes cités d’habitat, y compris au centre ville, c’est souvent le même décor hideux qui s’offre au regard des passants peu à peu habitués aux tas de déchets, débris, cartons, sachets, bouteilles, et autres emballages jetés au gré de l’incivisme et du manque d’éducation.
Mais les carences et les défaillances qui ont fait couler beaucoup d’encre s’expliquent souvent par le laxisme et les déficits chroniques de compétence, de sérieux et d’engagement sincère dans l’accomplissement des missions…
Par S.Benali

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