Oran Aujourd'hui

Connaître les causes et la responsabilité des échecs…

Un peu partout à travers les quartiers, de la capitale oranaise, des images, des pratiques et des comportements sociaux traduisent la morosité de la ville soumise aux solutions morbides qui jalonnent l’histoire urbaine de ces dernières décennies. L’activité informelle, l’occupation illicite de l’espaces public, l’anarchie dans le transport public et la circulation, la dégradation des plantations et espaces verts, la maintenance aléatoire des chaussées, trottoirs et éclairage public, et bien d’autres déficits chroniques dans la prise en charge du cadre de vie , reflètent une certaine fascination collective devant la régression et les médiocres initiatives. Seule l’activité commerciale, sous toutes ses formes, règne implacablement sur le paysage social de proximité dépourvu de structures porteuses de culture et d’identité urbaine.
Malgré les quelques initiatives du mouvement associatif et de très rares mécènes en quête de prestige ou de reconnaissance sociale, l’art et la culture sont à l’image de ce fameux projet de complexe culturel de Haï Sabah à l’arrêt depuis des années. Seuls quelques fleuristes, libraires, bouquinistes, artisans d’art, exposants de tableaux, et autres marchands d’objets à valeur civique ajoutée, sont installés ici et là, répondant à la demande d’une élite oranaise, elle même éclatée et fragilisée par la vague d’inversion des valeurs sociales imposée depuis des lustres par un système en quête de reconduction perpétuelle.
Un système de gestion des affaires locales qui a depuis longtemps montré ses limites de compétence et d’efficacité, laissant la porte ouverte à l’anarchie et aux dérives de toutes sortes. Malgré l’intégrité morale et intellectuelle de quelques rares personnalités engagées sur le front de l’assainissement et du renouveau, rien ne permet encore aux nobles initiatives d’étre concrétisées dans cet environnement social, politique, juridique, organisationnel, truffé de contraintes et de paradoxes nourris par une bureaucratie toute puissante.
Un peu partout, à travers les organismes, les grandes associations, et les institutions locales, les situations de crises et de conflits internes éclatent au rythme des luttes de clans, des convoitises et des intérêts conditionnés par le contrôle des commandes. Même la vie politique locale n’échappe pas à la règle, tant elle reste animée par une bonne majorité d’acteurs motivés par la seule envie de figurer parmi les courtisans au pouvoir du moment. Qu’il s’agisse de football, d’urbanisme, de grands projets, de culture ou de commerce illicite, aucun débat sérieux et fructueux n’est initié et organisé sur l’arène oranaise afin de cerner les contraintes et déterminer les causes et situer la responsabilité des échecs. Pourquoi ?
Par S.Benali

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