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Algérie-Tunisie:
Convergence de vue totale

Alger et Tunis veulent donner plus de tonus, de fonctionnalité, voire un cadre juridique à la coopération entre les deux pays. L’ambition n’est pas petite, loin s’en faut. Et pour cause, les deux présidents ont salué dans le document «le renforcement du cadre juridique à travers la signature d’un nombre important d’accords, à même d’élargir et de consolider les domaines de coopération et de partenariat».

Pas moins de 27 accords et mémorandums signés dans divers secteur d’activité, une conférence de presse commune où les présidents Tebboune et Saïed ont souligné la solidarité exemplaire qui liait les deux pays et une délocalisation de Carthage qui scelle le nouveau partenariat algéro-tunisien. En deux jours de visite d’Etat, le président de la République a ainsi donné une perspective prometteuse aux relations entre les deux pays et esquissé une dynamique nouvelle qui pose les jalons d’une stratégie qui va au-delà de la bilatéralité. Cette vision qui apparaît comme prépondérante dans les déclarations de Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saïed a trouvé une expression nette, franche et très optimiste dans la Déclaration de Carthage, document historique qui a sanctionné la visite d’Etat. Il est dit dans le document cosigné par les deux chefs d’Etat la convergence des vues des présidents quant à la nécessité d’une «nouvelle approche de coopération, à même d’asseoir de nouvelles bases de partenariat bilatéral». Ainsi prenant acte de l’impératif d’une démarche novatrice, les deux chefs d’Etat «ont consacré la convergence totale des vues des deux présidents quant à l’appréciation du niveau des relations de coopération et de partenariat entre les deux pays, ainsi que la volonté commune de les hisser au plus haut niveau dans tous les domaines mais également d’ouvrir des perspectives plus larges», rapporte la Déclaration de Carthage. Ce constat, d’ailleurs réaliste, n’a néanmoins pas satisfait MM. Tebboune et Saïed qui mettent en avant «la nécessité d’adopter une approche différente des cadres classiques de coopération, en vue d’asseoir de nouvelles bases de coopération entre les deux pays, pour davantage de complémentarité stratégique et de développement solidaire et intégré». Comprendre par là donner plus de tonus, de fonctionnalité, voire un cadre juridique à la coopération entre les deux pays. L’ambition n’est pas petite, loin s’en faut. Et pour cause, les deux présidents ont salué dans le document «le renforcement du cadre juridique à travers la signature d’un nombre important d’accords, à même d’élargir et de consolider les domaines de coopération et de partenariat». Malgré des échecs passés, lors de tentatives de coordonner des actions communes entre les deux gouvernements, la Déclaration de Carthage n’en souligne pas moins des succès qui sont autant d’«acquis remportés par les relations entre les deux pays». Ainsi, «les deux Présidents ont souligné l’importance d’adopter une vision ambitieuse pour l’instauration d’un nouvel espace régional unificateur, complémentaire et intégré fondé sur les valeurs, les idéaux et les principes communs», précise la Déclaration de Carthage. Un espace régional qui «offrira des réponses coordonnées et efficientes aux défis sécuritaires, économiques et sanitaires, ainsi qu’aux développements actuels et futurs à l’échelle régionale et internationale». A ce propos, les deux chefs d’Etats ont affiché leur détermination à «poursuivre la concertation au niveau bilatéral et multilatéral afin d’atteindre les objectifs escomptés et prendre les mesures nécessaires à la réalisation de ces nobles objectifs».
Yahia Bourit

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