Ces bonnes nouvelles sur le front de la lutte contre la Covid-19 justifient la levée partielle des mesures, mais ne règlent pas pour autant la problématique à long terme. Et pour cause, si le variant delta est peut être contrôlé grâce à l’efficacité des mesures mises en place et le sens des responsabilités des Algériens, le pays n’est pas exempte d’une quatrième vague épidémique meurtrière.
Au lendemain d’une instruction présidentielle adressée au Premier ministre en rapport avec l’allègement des mesures de confinement pour lutter contre la propagation de la Covid-19, le Premier ministère a rendu public, hier, un communiqué faisant état d’une réduction de la plage horaire d’interdiction de circulation sur l’espace public.
En effet, le début du confinement est reculé de deux heures. Il débute à 22 heures pour se terminer à 6 heures du matin. Cette mesure couvre l’ensemble des wilayas concernées par le confinement.
Cet allègement est élargi à la levée de l’interdiction de fréquentation par le public des espaces récréatifs et des plages. Ces nouvelles dispositions entrent en vigueur dès aujourd’hui, souligne le communiqué du Premier ministère. Cela n’empêche, évidemment pas le gouvernement de rappeler le risque important de circulation du virus, lié au variant Delta, et invite à ce titre «les citoyens à poursuivre, de manière rigoureuse, le respect des gestes barrières et des différents protocoles sanitaires adoptés par le comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus (COVID-19) et dédiés aux différentes activités économiques, commerciales et sociales», conclut le communiqué.
Ainsi, après une vingtaine de jours d’un «régime au sec» en plein été, les familles algériennes peuvent profiter des derniers jours d’un été très problématique où l’emballement de l’épidémie et les incendies des forêts dans 17 wilayas du pays ont considérablement stressé l’ensemble de la population. Mais il semble que le confinement a porté ses fruits, au regard du nombre de contamination en baisse régulière ces derniers jours. De près de 2.000 contaminations par jour, la courbe a chuté aux alentours de 500 contaminations par jour. La mortalité a, elle aussi, baissé de presque la moitié, passant de 50 morts à 28 jours, avec néanmoins quelques rebond autour de 35 morts par jour. Le constat fait par les personnels de la santé est plutôt encourageant, puisqu’on parle d’une sérieuse chute de la tension aux admissions dans les hôpitaux, même si le niveau des hospitalisations demeure encore important.
Ces bonnes nouvelles sur le front de la lutte contre la Covid-19 justifient la levée partielle des mesures, mais ne règlent pas pour autant la problématique à long terme. Et pour cause, si le variant delta est peut être contrôlé grâce à l’efficacité des mesures mises en place et le sens des responsabilités des Algériens, le pays n’est pas exempte d’une quatrième vague épidémique meurtrière. La rentrée sociale aux portes, avec le brassage de la population qu’elle suppose, le taux de vaccination, encore très faible, fait prendre au pays le risque d’un autre emballement de l’épidémie. Les spécialistes sont même quasiment certains de l’avènement de la prochaine vague et recommandent de s’y préparer en investissant sur les infrastructures sanitaires et créer ainsi des espaces d’accueil supplémentaires, à l’effet d’éviter l’épisode de la troisième vague où le besoin important d’oxygène a créé des situations de tension et des drames familiaux. N’était-ce la mobilisation citoyenne et la réaction rapide des autorités, le bilan en matière de mortalité aurait pu être bien plus grave. Il n’y a qu’à voir les chiffres des pays voisins, le Maroc et la Tunisie, pour s’en convaincre.
Nadera Belkacemi