Crise de l’eau: Les effets du laxisme et de l’incompétence
La station de dessalement de l’eau de mer d’El Mactaa ne cesse encore de fonctionner au rythme des «arrêts techniques», pour ne pas dire des pannes récurrentes, qui perturbent de manière scandaleuse l’approvisionnement en eau de presque toute la ville d’Oran et ses périphéries. Le énième arrêt de la station annoncé le lundi 6 septembre dernier, par la société de l’eau et de l’assainissement d’Oran, a provoqué sur les réseau sociaux et à travers les quartiers des vagues d’indignation et de colère plus ou moins refoulée par des citoyens qui «apprennent peu à peu à vivre ou à revivre avec ces pénibles désagréments ». Dans un communiqué rendu public, la SEOR s’excuse il est vrai auprès de ses abonnés pour ces perturbations «non programmées» et signale que la coupure d’eau ne concernera pas uniquement la région Est de la ville, mais également la partie Ouest d’Oran. Mais la SEOR n’a avancé aucune date de prévision de reprise de la production de la station de dessalement d’El Mactaa, ce qui a accentué le climat de doute, voire d’angoisse, dans les ménages oranais déjà bien éprouvés par les fréquents et longs arrêts de l’écoulement de l’eau dans les robinets. On sait par ailleurs que la SEOR n’a pas cessé d’expliquer et de justifier le programme de restriction de la distribution de l’eau non seulement par les arrêts techniques fréquents de la station de dessalement, mais aussi par la très forte baisse du niveau des eaux stockées dans les barrages de la région Ouest qui approvisionnent Oran et sa proche région. A l’image du Gargar dans la wilaya de Relizane et du Cheliff à Mostaganem, qui souffrent à la fois des conséquences de la sécheresse, et baisse de la pluviométrie mais aussi et surtout, affirment des experts, du phénomène de l’envasement aggravé par le manque de maintenance régulière et assidue. Fatalement, comme le précisent des responsables de la SEOR, le rationnement de l’eau est désormais la seule solution incontournable pour faire face à la pénurie. Jusqu’à quand ? Aucune réponse précise et certaine ne peut être apportée à la question, puisque l’amélioration de la distribution de l’eau est conditionnée par la bonne maintenance et fonctionnement des stations de dessalement et la reconstitution des stocks des barrages. Mais comment expliquer et admettre que certains barrages auraient atteint le niveau zéro, celui dit du «stock mort», impliquant la suspension du pompage dans ces ouvrages afin de préserver les équipements hydrauliques très coûteux… «A Oran, ricanent les mauvaises langues, le laxisme et l’incompétence sont les valeurs les plus partagées dans presque tous secteurs d’activité ».
Par S.Benali