Oran Aujourd'hui

Restructuration urbaine de la zone Ras el Ain-Les planteurs: un vieux rêve oranais

Au détour de la toute récente session ordinaire de l’Assemblée Populaire de Wilaya, le wali a annoncé, qu’une «troisième et dernière opération de relogement de 2000 familles habitants le vieux bidonville de Ras El Ain sera lancée dans les prochains jours». Le wali a indiqué que le foncier récupéré sera utilisé pour « la réalisation du projet d’habitat du programme AADL 3, soulignant qu’un bureau mène actuellement une étude d’aménagement des sites de Ras El-Aïn et de Haï Si Salah (ex-Planteurs), visant à la création d’infrastructures diverses, au réaménagement des routes, à la réalisation de réseaux de gaz et d’eau potable, ainsi que la réalisation d’espaces verts, d’infrastructures scolaires et sanitaires.

Mais selon des observateurs, personne parmi les cadres de l’administration locale et les élus de l’APW n’a été curieux de savoir si ce programme annoncé est le même que celui évoqué il y a des années dans un ancien projet de restructuration des quartiers des Planteurs et de Ras El Aïn. Un vieux projet de restructuration urbaine qui a même été recommandé avec insistance au détour d’une visite à Oran du défunt président Chadli Bendjedid venu contempler la vieille ville à partir du balcon de l’ex-promenade Létang.

« Avec la mise en service du téléphérique, ce décor de bidonvilles choquant et humiliant doit disparaître au plus vite…», avait alors lancé l’ancien président… Des témoins, aujourd’hui bien âgés, dont un ancien journaliste oranais, affirment que le défunt Président Chadli semblait persuadé que ses directives allaient être prises en considération et rapidement appliquées à travers un grand projet de restructuration de toute la zone dont l’étude, disait-on, aurait été achevée et ficelée.

Un projet conditionné cependant par la disponibilité de logements nécessaires au recasement des familles occupant ces sites d’habitat précaire et devant être relogées. Mais on sait qu’au fil des années et des décennies, les sites de bidonvilles de Ras El Ain et des Planteurs, loin d’être éradiqués, allaient devenir l’une des zones de baraquements illicite les plus «attractives» et les plus «convoitées».

Paradoxalement, dès les premières opérations de relogement, lancées à l’époque dans un manque de contrôle et d’anarchie propre au vieux système de gestion, on allait assister à un afflux important de nouvelles familles en quête de toit décent, une véritable ruée vers le recensement ouvrant droit à l’acquisition d’un logement neuf. Une véritable mafia allait peu à peu occuper le créneau de la vente et de la location de baraques désaffectées et même de «lots de terrain» illicitement occupés sur ce site au pied du mont Murdjadjo.

Et à défaut de pouvoir, ou de vouloir, inscrire, réaliser et gérer un seul et vaste programme de relogement totalement dédié au projet de restructuration de Ras El Ain et des Planteurs, c’est une politique hasardeuse du «compte-goutte» qui a été adoptée, favorisant toutes les inepties et les dérives organisées à l’époque par des acteurs-prédateurs installés aux différents rouages de l’administration de proximité…

Par S.Benali

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