Cybercriminalité en Algérie : une hausse inquiétante de 15 % par an
Les cas de cybercriminalité sont en hausse en Algérie. Ce phénomène a enregistré une ascension ces dernières années après le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) et la généralisation de l’utilisation des réseaux sociaux.
Chiffres à l’appui, le Lieutenant-colonel Hamri Touati, chef du service de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale, a fait, hier, toute la lumière sur l’ampleur de la cybercriminalité, en Algérie. Lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il a fait savoir d’emblée que ce phénomène enregistre une augmentation annuelle de 15 % en Algérie. « En 2023, 2 400 affaires ont été traitées par notre service, et rien que pour les dix premiers mois de 2024, nous avons enregistré 2 700 affaires », a-t-il précisé.
L’invité de la Radio nationale a détaillé ensuite les infractions, à savoir : les plus courantes concernent la cyber-escroquerie, le cyber-harcèlement et le piratage des données. « Pour la seule cyber-escroquerie, 550 affaires ont été enregistrées entre janvier et octobre 2024, contre 370 pour toute l’année 2023 », précise le Lieutenant-colonel Touati. Cependant, ces chiffres ne représentent qu’une partie du problème.
« Ils se basent uniquement sur les affaires ayant fait l’objet d’un dépôt de plainte. Or, beaucoup de victimes hésitent à signaler ces infractions », regrette-t-il.
Le Lieutenant-colonel insiste sur l’importance pour les victimes de réagir rapidement : « La cybercriminalité se distingue par la volatilité des preuves. Si vous ne déposez pas plainte immédiatement, les preuves peuvent disparaître en seulement quelques jours, car la majorité des plateformes utilisées en Algérie sont hébergées à l’étranger. »
Malgré les nombreux défis, notamment la dimension transfrontalière de ces crimes et l’évolution rapide des techniques utilisées par les cybercriminels, la Gendarmerie nationale se dit prête à relever le défi. « Nos équipes disposent de technologies avancées et d’un personnel hautement qualifié pour traquer les auteurs de ces infractions », affirme le Lieutenant-colonel Touati. Ce constat met en lumière la nécessité d’une collaboration étroite entre les citoyens et les forces de l’ordre, ainsi que l’urgence de renforcer les dispositifs de sensibilisation et de protection face à une menace qui ne cesse de croître.
Mohand S