
Danger des bus vétustes sur les routes : le ministère des Transports prend le taureau par les cornes
Suite à l’accident de la chute d’un bus de transport de voyageurs à Oued El Harrach, à Alger, survenu vendredi dernier, durant lequel 18 personnes ont perdu la vie, le ministère des Transports décide de prendre le taureau par les cornes.
Une réunion a été tenue hier au siège de ce département ministériel présidée par le ministre des Transports, Saïd Sayoud, consacrée à l’examen des modalités pratiques de mise en œuvre des instructions du Président de la République relatives au retrait des bus vétustes, âgés de plus de 30 ans, du service.
Selon un communiqué du ministère, ont pris part à la rencontre le secrétaire général du ministère des Transports, le directeur général de la mobilité et de la logistique, le président de l’Union nationale des transporteurs (UNAT), le vice-président de l’Organisation nationale des transporteurs algériens, le président de la Fédération nationale du transport de voyageurs et de marchandises (UGCAA) ainsi qu’un certain nombre de directeurs de wilayas du transport.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre d’une démarche globale visant à renouveler le parc national et à garantir un service de transport public sûr, moderne et organisé.
Les représentants syndicaux ont salué l’accompagnement du ministère des Transports dans ce processus. Ils ont également exprimé plusieurs préoccupations, notamment la demande d’exonérations douanières et fiscales afin de faciliter le renouvellement du parc, la révision des tarifs de transport, l’organisation et la qualification des chauffeurs ainsi que la régulation de leurs conditions de recrutement. Ils ont en outre plaidé pour la soumission obligatoire des conducteurs à des tests de dépistage de stupéfiants.
En réponse, le ministre a affirmé que les partenaires sociaux constituent un acteur essentiel dans la réussite des réformes en cours, insistant sur la nécessité de faire preuve de responsabilité et de transparence, loin de toute exploitation de la situation, en plaçant l’intérêt du citoyen au premier plan.
Il a également annoncé une série de mesures pratiques selon des étapes et mécanismes étudiés avec application en deux phases : dans une première étape, retrait des bus de plus de 30 ans dans un délai de 6 mois et dans une seconde étape, retrait des bus de plus de 20 ans.
Durant cette réunion, il a été décidé aussi d’accompagner les transporteurs par le biais d’incitations fiscales et douanières prévues par la loi pour l’acquisition de bus neufs ou de bus de moins de 5 ans, encouragement de la fabrication locale des bus afin de soutenir l’économie nationale, parallèlement à des mesures organisationnelles et opérationnelles et mise en place de commissions de wilayas mixtes, regroupant les différents acteurs, chargées d’inspecter sur le terrain les bus (structure, état intérieur, sièges, conditions de sécurité). Les véhicules ne seront autorisés à circuler qu’après validation officielle du procès-verbal d’inspection.
Deux mesures supplémentaires ont été prises au cours de la réunion d’hier, à savoir création d’un groupe de travail conjoint avec les représentants des transporteurs afin de suivre, de manière participative, les dossiers réglementaires et les préoccupations exprimées, en vue de trouver des solutions concrètes et efficaces et mise à disposition d’un numéro vert au niveau des directions de wilayas des transports pour signaler toute infraction.
La réunion s’est conclue par la réaffirmation du ministre que le ministère des Transports, en pleine coordination avec les partenaires sociaux, est déterminé à appliquer avec rigueur et efficacité les instructions du Président de la République à travers un plan intégré visant à renouveler le parc national et à assurer un service de transport public sûr, moderne et organisé, au service du citoyen et de la nation.
Mohand S