Dans le respect et la confiance
L’accueil réservé au président français était des plus chaleureux, à l’image de cette longue accolade entre le président de la République Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron, sur le tarmac de l’aéroport international Houari Boumediene. Un accueil qui a été suivi quelque temps plus tard par une réception au siège de la présidence algérienne où les deux chefs d’État ont eu une première discussion dans le cadre de cette visite officielle de trois jours du président Macron en Algérie.
Presque au même moment, les ministres français accompagnant Emmanuel Macron engageaient les discussions avec leurs homologues algériens, comme pour signifier que les deux parties veulent aller vite et bien afin de réussir cette visite de laquelle les deux parties attendent beaucoup de choses.
Les affaires étrangères, l’intérieur, les finances, l’ économie, l’industrie, l’énergie, la culture, les sports, tous les grands dossiers étaient ainsi ouverts séance tenante pour donner la consistance qui doit être à la hauteur entre deux pays qui ont de tout temps eu des relations en dents de scie à cause notamment du poids de l’histoire commune entre les deux États.
Et justement en ce point précis de l’histoire, la première sortie de la visite du président français était de se rendre au Sanctuaire du Martyr où Emmanuel Macron a déposé une gerbe de fleurs et observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la glorieuse Guerre de libération nationale. Un geste qui a sa signification en ce temps de dégel entre les deux capitales, même si le dossier de la Mémoire nécessite bien plus que la politique des gestes que semble imprégner le locataire de l’Elysée pour aborder ce sujet très épineux.
Cette volonté de changement a été perceptible dans la conférence de presse commune tenue par les deux présidents qui se sont voulus rassurants et optimistes quant à l’avenir des relations entre les deux pays. Ainsi, le président Tebboune tout en saluant la «franchise habituelle» qui a caractérisé ses entretiens avec son homologue français a émis le souhait que la visite du président Macron en Algérie puisse «tracer des perspectives prometteuses pour le rehaussement du partenariat exceptionnel » qui unit les deux pays, affirmant que ces discussions franches démontrent «la particularité, la profondeur et la diversité des relations qui lient nos deux pays, ceuxci englobant l’ensemble des domaines, allant de l’histoire commune et de la mémoire, au dialogue et à la coordination sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun»
Le président français, a de son côté, rappelé le passé commun entre les deux pays qui «est complexe, douloureux», et a annoncé la création d’une commission d’historiens français et algériens sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Cette commission doit permettre de «regarder l’ensemble de cette période historique, qui est déterminante pour nous, du début de la colonisation à la guerre de Libération, sans tabou».
Les deux présidents se tournent ainsi résolument vers l’avenir qu’ ils veulent meilleur pour les deux pays, tout en travaillant en parallèle à lever les divergences quant au très sensible dossier de la mémoire et de l’histoire commune des deux pays.
Par Abdelmadjid Blidi