Démolition de 44 habitations illicites à Hassi Bounif: Fawdaoui… un commerce juteux
Malgré les efforts consentis par les autorités locales pour lutter contre les habitations illicites, aucune solution durable et efficace n’a été trouvée.
Plusieurs opérations de démolition sont organisées périodiquement, mais les habitations illicites gangrènent toujours dans des parties de la ville, qui sont devenues un véritable commerce juteux pour une « mafia » qui encaisse des sommes considérables en construisant et en commercialisant ces habitations. Hier encore, une nouvelle opération de démolition a été organisée à Hassi Bounif. 44 habitations dont 16 fondations ont été démolies. » Nous avons démoli ces taudis à Kharrouba et la Carrière. La plupart de ces taudis étaient vides. Après leur construction. Ils sont mis en vente » dira Hamza Mahmoudi le chargé de la gestion de cette commune. Les propos de Hamza Mahmoudi démontrent encore une fois qu’il s’agit d’un véritable commerce. En effet, des individus au vu et au su de tout le monde construisent des habitations notamment comme extension des bidonvilles actuelles. Une fois réalisés, ils sont revendus jusqu’à 100 millions de cts selon l’emplacement et la superficie. Comme la réalisation d’un taudis ne dépasse pas 48h, avec l’utilisation de briques et de tôle, ces individus profitent de la crise du logement dont souffre beaucoup de citoyens pour commercialiser ces taudis.
Mais ce qu’il faut savoir, c’est que la cherté de la location à Oran pousse souvent les, notamment de nouveaux mariés, à acheter ces taudis et y habitent pendant plusieurs mois en attendant une opération de relogement. « Les occupants de ces taudis ne paient ni eau, ni électricité. Ils ont recours aux raccordements anarchiques », dira un citoyen. Avant qu’un autre ajoute « ce n’est pas simple pour une famille de louer un appartement à 30.000da par mois. Donc ces taudis sont une solution facile et moins chère. Malgré que beaucoup refusent d’y vivre à cause des conditions difficiles. Mais il n’y a pas d’alternative. La construction de ces taudis démontre qu’il y a de la demande. Donc il y a un grand profit pour les individus qui les réalisent », dira-t-il.
Notons que si les services concernés n’interviennent pas, le nombre de ces taudis augmente de jour en jour. En quelques années, plusieurs bidonvilles ont ceinturé la ville. Mais la question qui se pose, est de savoir qui sont les parties qui sont derrière la réalisation de ces taudis ? Et à qui profitent les sommes d’argent issues de la commercialisation de ces habitations de fortune ?
Fethi Mohamed