Oran

A la veille de la période automnale:
Des estivants hors saison réoccupent les plages d’Aïn El Türck

A quelques jours de la rentrée scolaire, la grande affluence, qui a prévalu sur les plages de la contrée d’Aïn El Türck au lendemain de leur réouverture, après l’interdiction de leur accès, promulguée par les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus, a tendance à s’estomper, un tant soit peu, pour céder la place à une ambiance particulière.

Celle-ci s’identifie à travers un certain rituel accompli en cette veille de la période automnale par des dizaines de familles, notamment celles demeurant dans les habitations à proximité de la mer ainsi que des groupes de jeunes et moins jeunes riverains, qui affluent vers les plages après la sortie des bureaux pour goûter à des moments de tranquillité et déstresser également en ces temps de crise sanitaire. La trempette fait aussi partie du programme de ces amoureux de cette période de l’année au bord de la mer, qui bivouaquent tous les après-midi sur ces plages débarrassées de leurs encombrants solariums et en partie seulement des autres baraques hideuses, illicitement construites, faisant office de gargote. En effet, en cette fin de saison d’été, les lieux ont quelque peu retrouvé de leur originalité, hormis évidemment les tas d’ordures et autres détritus, abandonnés par les vacanciers, qui tapissent plusieurs superficies de sable, en dégageant des odeurs pestilentielles.
Toujours est-il qu’à la faveur des bonnes conditions météorologiques, l’ambiance conviviale prévalant sur ces plages ces derniers jours, qui a été créée par ces estivants hors saison, perdure jusqu’à l’apparition de l’étoile du berger dans le ciel. Le café et le thé agrémentent les bivouacs concoctés par ces adeptes invétérés des instants de bien-être au bord de la mer. « C’est en quelque sorte un rituel annuel que nous accomplissons à la même période nous autres riverains, qui refusons de cautionner l’ambiance délétère prévalant sur les plages au cours de la saison estivale. Nous avons un pincement au cœur en constatant la flagrante insalubrité, qui fait fuir une portée de putois, et ne semble plus émouvoir les responsables concernés et encore moins suscité une quelconque réaction de leur part à même de tenter d’annihiler leur cruelle déchéance » ont déploré sur un ton laborieusement sarcastique des riverains, vraisemblablement outrés au plus haut point par la dégradation manifeste des plages de cette contrée, dont la plupart ont été carrément et fort malheureusement bidonvillisées. Nos interlocuteurs ont également fait remarquer que « l’incivilité et sa fratrie occupent le même banc des accusés aux côtés des responsables concernés par cette curée innommable, qui est à l’origine de la désuétude des lieux et ce, pour répondre du principal grief de dégradation volontaire de l’environnement, sans circonstances atténuantes. Ce délit figure sur le texte juridique et il est puni comme tel conformément aux lois de la République. Il suffit tout simplement de le dépoussiérer et de l’appliquer pour rétablir l’ordre» avant d’ajouter en substance « la transgression d’un arrêté de la wilaya relative à l’installation de baraques illicites sur les plages et toute autre activité sans autorisation, en référence aussi aux gardiennages de véhicule, a été perpétré allégrement durant la saison estivale sans que les contrevenants ne soient inquiétés ou encore moins rappelés à l’ordre ». Toujours est-il que selon les témoignages glanés auprès des familles et des riverains habitués à fréquenter les plages de ladite contrée en cette période de l’année, ce déplorable constat a poussé la grande majorité, voire la totalité, d’entre eux, à zapper carrément de leur programme la baignade durant la saison estivale, au point où certains ont confié qu’ils préfèrent prendre leur congé annuel au cours du mois de septembre ou octobre.
« A notre humble avis c’est la période idéale pour déstresser notamment en ces temps de pandémie et les risques de chopper le virus du Covid-19, qui reste suspendu sur nos têtes comme l’épée de Damoclès. Cela nous permet aussi de nous purifier avec l’eau de mer et ce, comme moyen de substitution à la crise du précieux liquide, qui ne coule plus dans les robinets » ont fait remarquer nos interlocuteurs avec amertume et répulsion, en donnant l’impression d’être las de revendiquer l’amélioration de leur cadre de vie auprès des concernés par ce volet, sachant en toute vraisemblance, qu’ils se retrouveront en fin de parcours le bec dans l’eau, dans le sens péjoratif du terme.

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