Confrontée à une démographie galopante depuis l’avènement de l’exode rural, la daïra d’Aïn El Turck fait face à une insuffisance en centres de santé, notamment son chef lieu et ce, au moment où un nombre indéterminé de grandes superficies sont occupées par des chantiers de projets en somnolence ou réalisés et abandonnés depuis des années.
La suprême ironie réside dans le fait que ces chantiers ont été tout simplement transformés en lieux de beuveries et de rencontres pour marginaux où encore squattés par des familles sinistrées. Le cas le plus éloquent des 300 locaux commerciaux réalisés début 2012, qui reflète fidèlement et sordidement l’image de l’inanité de la chimère et ayant coûté des milliards de centimes au trésor public. Des voix se sont, en vain, élevées pour revendiquer leur récupération et ce, à travers leur transformation en centres de santé ou en établissements scolaires. Ce piètre état de fait représente l’une des incartades de ceux qui ont eu à gérer ce volet sensible au cours de ces trente dernières dans cette partie de la wilaya d’Oran. L’indigence des esprits a probablement accouché de ce piètre état et tant d’autres encore. A ce propos, des habitants de la petite localité de St Roch se sont rapprochés de notre journal pour dénoncer l’absence d’une structure sanitaire dans leur lieu de résidence, pourtant promise par les responsables concernés près de huit années auparavant. La réalisation d’un centre de santé a été annoncée en 2014, mais les travaux de ce projet n’ont malheureusement pas encore été lancés à ce jour. En effet, il était prévu en 2014 la réalisation d’un centre de santé, inscrit par la daïra d’Aïn El Turck sur le plan d’action quinquennal 2013/ 2017, parmi 18 opérations à réaliser en 2014. Une enveloppe d’un montant de 4 milliards de centimes a été estimée pour financer les travaux de réalisation de ce centre de santé, destiné à la prise en charge sanitaire des habitants de la localité de St Roch. Accordé à l’époque par la wilaya d’Oran sur proposition de la daïra d’Aïn El Turck, ce projet, mot né, a en toute vraisemblance été mis aux oubliettes au grand dam des riverains de St Roch. Dans ce même contexte il importe également de signaler qu’un autre projet de réalisation d’une polyclinique dans le village côtier de Cap Falcon, qui aurait permis un plus dans la prise en charge sanitaire d’une population, dont le nombre ne cesse de s’accroître au fil du temps, semble à priori avoir été aussi renvoyé aux calendes grecques. La réalisation de ce projet devait en principe éradiquer les contraintes et autres désagréments dont est confrontée la population de Cap Falcon en sollicitant l’actuel centre de santé, qui tombe en ruine et ne répond plus à la demande croissante des malades de cette zone de la municipalité d’Aïn El Turck. La réalisation de cette polyclinique, qui pèse de par son importance dans le secteur de la santé, qui a été inscrite par la daïra d’Aïn El Turck sur le plan d’action quinquennal 2013/2017, comprenant 58 opérations, figurait parmi les 18 opérations à réaliser en 2014. L’assiette, devant abriter ce projet, qui a été accordée, à l’époque, par la wilaya d’Oran sur proposition de la daïra d’Aïn El Turck, a été choisie et retenue. Un apport d’un montant de 10 milliards de centimes a été estimé pour financer les travaux de ce projet avec un délai de réalisation de 12 mois. L’annonce de la réalisation de cette polyclinique à Cap Falcon a suscité le soulagement de la population. Les habitants, qui se sont sentis lésés ensuite, ont rapidement déchanté en ne voyant rien venir. « Pourquoi nos responsables n’ont-ils point honoré leurs engagements vis-à-vis de la population ? Nous ne comprenons rien» a déploré un père de famille demeurant dans le dit village depuis près d’une vingtaine d’années. Ces deux incartades suscitent l’expectative chez les habitants de ces deux zones dépendantes administrativement du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck, qui s’interrogent sur les raisons de l’abandon de ces deux projets d’utilité publique. Ces deux lamentables états de fait, suscitent la sidération chez la population de ces zones, où était prévue la réalisation de ces deux centres de santé. Les mécontents, qui sont dans l’obligation d’éprouver une résignation apathique devant cette affligeante inconscience des uns et des autres, sollicitent l’intervention du wali.
Rachid Boutlélis