Oran Aujourd'hui

Des inquiétudes et des interrogations sans réponses…

Selon la direction de la Santé et de la Population , plus de 18.000 personnes se sont inscrites, au niveau des différentes structures de santé chargées de la vaccination dans la wilaya d’Oran. Parmi eux, précise-t-on, figurent bon nombre de jeunes voulant se faire vacciner. Mais on sait que des instructions ont été données pour prendre en charge en priorité, le personnel de la santé, les personnes âgées et les malades chroniques. Ainsi, en moins d’un mois et demi, on peut dire que la demande de vaccination est en hausse et dépasse largement les capacités mises en place par les pouvoirs publics pour répondre à tous les citoyens en attente. La programmation de la campagne de vaccination reste, il est vrai, surtout tributaire des quantités de doses de vaccin réceptionnées. La wilaya d’Oran a reçu un premier quota de 1.490 doses de vaccins, suivi il y a une dizaine de jours d’un deuxième quota de 7000 vaccins. Soit près de 9 000 doses reçues en quarante jours, pour une demande déclarée de près de 20 000 personnes. Sans être expert en statistiques on se rend compte que le déficit, ou l’écart, risque fort de se creuser au fil des semaines. Selon un spécialiste, même si les quotas distribués par wilaya sont proportionnels au nombre d’habitants, la stratégie de vaccination mise en place ne répond pas forcément aux objectifs arrêtés en termes de priorité à accorder aux malades chroniques et aux personnes âgées. Plusieurs témoins à Oran racontent que malgré leur diabète et leur âge avancé ils ont été priés d’attendre «la réception d’un SMS leur indiquant une date de vaccination». Tant mieux pour ceux qui maîtrisent l’utilisation du smartphone. Mais beaucoup, parmi cette tranche d’âge, n’utilisent même pas de téléphone portable qui ne serait pour leur maigre retraite qu’une charge financière inutile. Selon un responsable exerçant à la Direction de la Santé, pas moins de 300 personnes par jour seraient aujourd’hui vaccinées à Oran depuis l’arrivée du 2eme quota de 7 000 du vaccin réceptionné il y a une quinzaine de jours. Un quota qui sera donc totalement consommé dans les prochains jours. Et en attendant l’arrivée du troisième quota, la file d’attente des personnes inscrites ne cessera pas de s’allonger. Face à cette cadence excessivement lente, les «mauvaises langues locales» ne s’empêchent d’ironiser, disant «qu’au rythme moyen actuel de 8 000 vaccinés par mois, il faudra attendre dix ans pour vacciner toute la population oranaise…». Le calcul est juste, mais la remarque abusive et mal fondée compte tenu des prévisions officielles de réception de doses de vaccin durant les prochains trimestres. Mais tous ceux qui connaissent les lamentables conditions de fonctionnement et de gestion du secteur de la santé publique ne cachent pas leur doute et leur scepticisme envers cette campagne de vaccination déjà marquée par des inquiétudes et des interrogations sans réponses…

Par S.Benali

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