Des projets toujours en attente de concrétisation
Depuis plus d’une dizaine d’années, ce qui devait être initialement un centre culturel de proximité aménagé sur le site de l’ancien grand magasin «Le prisunic» au cœur de la ville, est devenu le siège, non pas de l’APC d’Oran, mais du cabinet du Maire.
Un transfert que l’on disait «provisoire», en attendant le lancement et l’achèvement d’un projet de réhabilitation et de consolidation de l’édifice historique de la «mairie aux deux lions», atteint lui aussi par le fléau de la fragilisation des bâtisses du vieux bâti. Ce centre culturel achevé devait servir, disait-on à l’époque, à «la promotion des talents dans les différents domaines allant de la photo, à la peinture, de la poésie au théâtre, et de la musique à l’informatique !».
Mais aujourd’hui, plus d’une décennie plus tard, les Oranais se rendent compte que les grandes sommes d’argent dépensées n’ont servi au final qu’à forger la culture des échecs et du renoncement. La grande enseigne installée au fronton du bâtiment faisant face à l’Hôtel Royal, et portant l’inscription «Siège du cabinet du maire», a fini par banaliser au sein de l’opinion locale le paradoxe d’une mairie pouvant rester «sans siège et sans domicile fixe» alors qu’’il s’agit de la plus grande APC du pays en termes de population. Et depuis plus d’une décennie, la situation perdure en attendant on ne sait quels hypothétiques changements.
Bon nombre d’observateurs dénoncent encore aujourd’hui l’ampleur des incohérences et des improvisations qui pénalisaient l’ancien mode gestion des affaires locales gangrené des décennies durant par de présumées stratégies de développement local où le discours démagogique n’avait d’égal que les mensonges par omission. Pour illustrer le propos on pourrait citer un grand nombre d’anciens projets et d’opérations urbaines programmées qui ont connu des retards d’achèvement hallucinants, parfois de plus de vingt ans, à l’image de la grande mosquée Ben Badis.
Fort heureusement, depuis ces dernières années, des efforts indéniables ont été engagés pour assurer un changement d’approche dans la gestion de l’avenir urbain et social collectif.
Mais bon nombre de secteurs restent encore à la traîne, notamment en matière de réhabilitation et d’aménagement de monuments et de sites importants. Les Oranais, surtout parmi les plus âgés, se demandent toujours pourquoi de vieilles opérations, telles que la réouverture du siège de l’APC à la place du 1er Novembre, l’aménagement de la tour de l’ex-hôtel Châteauneuf, la réhabilitation de la mosquée du Pacha, ou encore la rénovation de la rue-marché de la Bastille, sont plusieurs fois annoncées comme étant imminentes mais à chaque fois toujours reportées, classées au tiroir des instances, ou même parfois totalement abandonnées et oubliées.
Ce fut le cas pour le fameux projet de parc d’attraction et animalier devant être jadis implanté au sommet du Murdjadjo, du projet de «Musée de l’Histoire» envisagé sur le site de l’ex-hôpital Baudens puis celui du Fort de Santa Cruz, ou encore des projets de restructuration urbaine des anciens quartiers de Sidi El Houari, Les Planteurs, et Derb, mitoyen au siège de la Mairie «aux deux lions» désespérément fermé… Ainsi va Oran
Par S.Benali