Oran Aujourd'hui

Improvisations et politique des tâtonnements

Il y a quelques jours la wilaya d’Oran avait indiqué dans un communiqué officiel que «le tri anarchique des déchets dans les poubelles pour la récupération de produits recyclables, surtout le plastique, est désormais interdit et que tout véhicule servant à cette collecte sera saisi ». Et en effet, plusieurs camionnettes et véhicules concernés par une opération de ramassage de bouteilles en plastiques ont été mis en fourrière.
Cette décision, jugée plutôt inopportune et inutile, allait porter un coup sévère au pouvoir d’achat de plusieurs dizaines d’opérateurs privés de leur source de revenus. Sans parler de tous ces autres ateliers et usines qui achètent à des ramasseurs le plastique collecté. Il est certes bien vrai qu’après le passage des ramasseurs clandestins de plastique, le site de dépôt des déchets ménagers offre une image lamentable de répugnance et de saleté, occasionnant en même temps un surcroît de travail aux agents chargés de la collecte des déchets.
Néanmoins, ces inconvénients ne pouvaient justifier la mise en application d’une décision radicale d’interdiction de l’activité non déclarée de tri et de ramassage du plastique.
Selon des observateurs avertis, c’est la direction locale de l’environnement qui aurait seule initié et mis en oeuvre cette décision, suite aux demandes pressantes de plusieurs APC. Une décision précipitée, qui aurait entre-autres motifs, entraîner la suspension de fonction de la responsable locale de l’environnement ainsi qu’une révision de l’approche de gestion de cette activité. La direction de l’environnement vient en effet de lancer un appel aux collecteurs clandestins de déchets recyclables leur demandant de se rapprocher de ses services pour obtenir des autorisations d’exercice.
Il s’agirait, indique une source crédible, d’organiser et de réglementer cette activité, potentiellement rentable, de lui donner un cadre légal, et de permettre à ces opérateurs d’exercer en toute légalité à condition que les normes et les règles du tri et du ramassage, fixées dans un cahier de charges, soient bien respectées.
«Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt…», ricanent les mauvaises langues locales qui pointent du doigt «le manque de réflexion et d’initiatives dans ce secteur de l’environnement jugé lui aussi bien défaillant». Il suffit en effet d’observer les échecs enregistrés dans bon nombre d’actions et opérations annoncées depuis longtemps, comme le tri sélectif des déchets par le ménages, la gestion des espaces verts et de la flore urbaine, l’aménagement de l’ancien hôpital Baudens en observatoire régional de l’environnement, ou encore l’insignifiante utilisation de la «Maison de l’environnement» transformée en siège et lieu de réunion pour certaines associations, et bien d’autres improvisations propres à la pol i t ique des tâtonnements marquant bien de secteurs d’activités à Oran….
Par S.Benali

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