Oran Aujourd'hui

Bidonvilles et vieux bâti: L’échec non assumé…

Pas moins de 45 hectares de terres forestières ont été envahis par des constructions illicites au niveau de trois secteurs urbains de la commune d’Oran. Selon un rapport de la commission de l’environnement, des constructions illicites sont à chaque fois signalées et répertoriées au niveau de Bouamama et de Sidi El Houari, causant depuis des années, une grave déforestation des zones boisées. Selon des membres de cette commission d’élus à l’APW, plus de 15.000 habitations précaires sont recensées à travers 25 sites répartis dans 10 communes de la wilaya d’Oran. Un chiffre confirmé par ailleurs par la direction locale de l’Habitat qui est de plus en plus handicapée par le manque d’assiette foncière nécessaires à l’implantation de ses projets de construction de logements. L’un des plus importants sites d’habitat sauvage et précaire, avec ses quelque 3.000 constructions de baraquements en parpaings et tôles ondulées, serait désormais situé dans la commune de Hassi Bounif. Viennent ensuite les communes de Benfréha avec 2.800 habitations sauvages, les communes de Bir El Djir et Arzew avec chacune 2.000 constructions , et Sidi Chahmi avec 1.950 constructions. Ce dernier recensement fait également état de 655 habitations dans la commune d’Aïn El Turck, 400 à El Ançor, 180 à Bousfer et 150 Sidi Benyebka. On peut donc se rendre compte à quel point le fléau des bidonvilles à la wilaya d’Oran, loin d’être résorbé, ne cesse au contraire de prendre de l’ampleur. Une simple consultation des archives de la presse locale, notamment les publications du journal Ouest Tribune, le plus ancien des quotidiens paraissant à Oran, montre clairement une nette augmentation des constructions précaires et illicites sur le territoire de la wilaya. Ce qui confirme hélas le constat d’échec indéniable de cette politique du logement menée au pas de charge depuis des décennies. Surtout au niveau de la wilaya oranaise, marquée on le sait par la fatalité des échecs et des faux engagements. Contrairement aux discours officiels de presque tous les décideurs locaux de passage au chevet d’Oran, les dossiers de l’habitat précaire et du vieux bâti qui s’effrite n’ont jamais pu connaître un semblant de rigueur et de maîtrise permettant une lueur de réussite et d’efficacité . Malgré les énormes crédits annoncés pour construire des logements, résoudre la crise et éradiquer les bidonvilles, l’état des lieux demeure déplorable et ne cesse de se dégrader sur le plan urbain et social. On se souvient de cette vieille promesse d’un ancien wali devenu ministre qui annonçait à l’époque que la crise du logement à Oran allait, grâce à lui, être définitivement réglée en moins deux ans. La démagogie n’avait d’égal que le mensonge éhonté et le mépris de la population… Aujourd’hui encore, malgré les changements annoncés, les mentalités et les pratiques de bon nombre d’acteurs concernés ne plaident guère en faveur d’un succès ou d’un progrès imminent… Ainsi va Oran.
Par S.Benali

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