Les rigueurs de l’hiver, avec une eau de mer extrêmement froide, qui expose ainsi à l’hypothermie, l’installation récemment de caméras de surveillance et l’impressionnant dispositif déployé par les différents corps de sécurité, ont réussi à juguler un tant soit peu les traversées clandestines.
Les boat people hésitent ou évitent carrément, depuis l’entame de la période hivernale, à lever l’ancre. Une relative accalmie est en effet constatée ces derniers jours. La diminution du phénomène serait à priori liée aux facteurs cités en préambule, selon des sources concordantes bien au fait de cette transgression, au palmarès lugubre, qui a coûté la vie à des dizaines de harragas, obnubilés par le chant des sirènes, ayant péri noyés.
Les tragédies de la mer survenues presque régulièrement ne semblent pas pour autant avoir découragé ces intrépides harragas. La grande majorité des embarcations, qui ont chaviré, payées pourtant au prix fort, n’ont pas tenu la mer en raison de leur état vétuste. Sur ce sordide volet, nos sources font état des agissements frauduleux de rabatteurs, faisant partie de réseaux spécialisés dans l’organisation de traversée clandestine, qui ont pour mission de ferrer le poisson, en louant les éloges de leurs prétendues réussites de traversées clandestines. De nombreux jeunes et moins jeunes d’Oran et de ses régions limitrophes, surnommés ‘’ joueurs’’ dans le jargon des passeurs, sont tombés dans les rets sournoisement tissés par les organisateurs des ces folles traversées.
Certains des candidats à l’émigration clandestine ont failli laisser leur vie et n’ont eu la vie sauve que grâce à des opérations de secours tandis que d’autres ont malheureusement péri. Il convient de noter dans ce morbide contexte qu’au début de l’apparition de la pandémie dans le pays, la traversée clandestine a brusquement cessé.
Le coronavirus semble, en toute vraisemblance, avoir réussi dans un contexte légendaire où la lutte contre l’émigration clandestine et les campagnes de sensibilisation, ont regrettablement échoué. A cette époque, les organisateurs des traversées clandestines et les passeurs, ont tout simplement opté pour le confinement dans toute l’acceptation du terme.
D’aucun s’accorde à dire « qu’en ces temps-là, il n’aurait pas été conseillé de débarquer dans un pays frappé par l’interdiction de circuler, notifiée par les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19. Argument qui a convaincu les plus téméraires, qui a aussi réussi à mettre en attente les traversée clandestine dangereusement houleuses dans tous les sens du terme ».
Des témoignages similaires ont été formulés par certaines personnes bien au fait des agissements frauduleux, liés à cette infraction, qui a fait le buzz sur la Toile pour vanter la réussite de certaines traversées clandestines. Désormais, les boat-people n’attendent que le feu vert des passeurs pour lever l’ancre. De plus en plus d’inconscients candidats à l’émigration clandestine, rêvant de l’eldorado utopique, sont prêts, fort regrettablement, à tenter la folle traversée. Notons dans ce contexte que les Organisations humanitaires et experts en sécurité se montrent beaucoup plus circonspects au sujet de ce phénomène du siècle. Elles ont conclu finalement que même si l’on parvenait à fermer la route maritime aux folles traversées, ce qui est loin d’être acquis, une autre route s’ouvrirait ailleurs, tant les migrants clandestins sont désireux de rallier les côtes du Vieux continent.
Rachid Boutlélis