
Droits de l’Homme : l’ONG «Front Line Defenders» exhorte le Maroc à libérer la bloggeuse Saida El Alami
L’organisation de défense des droits de l’homme «Front Line Defenders» condamne l’arrestation «arbitraire» de la défenseure marocaine des droits humains et bloggeuse Saida El Alami, exhortant les autorités marocaines à la libérer «immédiatement et sans conditions», ainsi qu’à «cesser de cibler les défenseurs des droits humains».
«Front Line Defenders condamne l’arrestation, les poursuites et la détention arbitraires de Saida El Alami», a indiqué l’ONG dans un communiqué, ajoutant qu’il s’agit de «représailles directes de la part des autorités marocaines contre son travail légitime et pacifique de défenseure des droits humains et de bloggeuse».
Selon cette organisation, «les poursuites contre Saida El Alami reflètent une tendance plus large aux restrictions du droit à la liberté d’expression et de réunion, ainsi qu’au harcèlement et aux représailles contre les défenseurs des droits humains et les militants pacifiques au Maroc».
«Front Line Defenders» exhorte les autorités marocaines à «libérer immédiatement et sans condition la défenseure des droits humains et bloggeuse Saida El Alami», à «cesser de cibler les défenseurs des droits humains au Maroc» et à «garantir que tous les défenseurs des droits humains au Maroc puissent mener leurs activités de défense des droits humains et exercer leur droit à la liberté d’expression sans crainte de représailles, conformément aux obligations et engagements internationaux du Maroc en matière de droits humains». Saida El Alami est une défenseure des droits humains et bloggeuse marocaine active sur les réseaux sociaux et participe à des manifestations pacifiques pour dénoncer les abus de pouvoir, la corruption et la répression de la liberté d’expression et d’opinion. Arrêtée en 2022 et condamnée dans deux affaires distinctes à trois ans de prison et une amende, Saida El Alami a bénéficié d’une grâce et a été libérée en juillet 2024.
«Malgré son incarcération, son engagement en faveur de la justice et de la liberté est resté inébranlable», relève l’ONG. Le 1er juillet 2025, elle a été arrêtée par les autorités sécuritaires marocaines, alors qu’elle marchait dans la rue, ajoute l’organisation. L’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) a indiqué dans un communiqué qu’elle n’avait commis aucune infraction pénale, mais qu’elle avait été placée en garde à vue et soumise à une enquête préliminaire par la police judiciaire à Casablanca. Le 3 juillet, elle a été présentée au procureur du roi au tribunal de première instance d’Aïn Sebaa, où elle a été placée en détention pour «outrage à personne morale légalement constituée, diffusion de fausses allégations et outrage à la magistrature».
Son procès, initialement prévu le jour même, a été reporté au 8 juillet. Selon sa défense, Saida El Alami a refusé d’assister à l’audience du 8 juillet pour protester contre la privation de son droit à un avocat lors de sa comparution devant le procureur du roi. Le 15 juillet, lors de sa comparution devant le tribunal, elle a annoncé qu’elle observait une grève de la faim et de l’eau depuis la veille.
Sa défense a indiqué que cette décision visait à «protester contre les circonstances de son arrestation et les violations ultérieures des lois marocaines et des normes internationales garantissant la liberté d’opinion et d’expression». Une nouvelle audience au tribunal est prévue mercredi 23 juillet 2025.