Oran ambitionne de devenir une ville éco-responsable. Les défis environnementaux sont nombreux. Gâtée par le soleil, bordée par la méditerranée et le mont Murdjadjo, la capitale de l’Ouest doit placer le paysage au cœur de sa stratégie territoriale.
«Pour devenir une ville éco-responsable, Oran doit accélérer sa stratégie et investir davantage dans l’écologie. Elle doit se donner les moyens de rendre chaque parcelle de la ville respectueuse de l’environnement», plaide Amria Benhouari, présidente de l’association oranaise « Les amis de l’environnement et de l’énergie renouvelable ». La deuxième ville du pays doit faire davantage d’efforts en s’alignant sur des critères environnementaux indispensables. «Beaucoup de défis restent à relever en matière de qualité de l’eau et de l’air, du recyclage et de la gestion des déchets, d’espaces verts en milieu urbain et de l’utilisation d’énergies renouvelables», estime Amria Benhouari. Pour cette militante écologique, «les espaces verts sont le poumon de la ville». «Le jardin Ben Badis (ex-promenade de l’étang) doit être réhabilité pour reconquérir sa place de havre écologique d’El Bahia. Cet espace est malheureusement abandonné», déplore-t-elle. «Le jardin méditerranéen situé à Akid Lotfi est mal conçu. Il n’est composé que d’une espèce d’arbre qui est le peuplier. Il y a un manque de diversité d’arbres», regrette-t-elle. De nombreux citoyens déplorent également la fermeture inexpliquée du jardin de la rue Khemisti. Mme Benhouari estime que «la capitale de l’Ouest a la capacité de devenir pionnière du développement durable». «Il est nécessaire de renforcer le maillage vert existant pour augmenter la couverture arborée et favoriser la mise en place des espaces biologiques à travers la ville», plaide cette militante. Pour cette dernière, «il est primordial de développer la nature en ville. La nature doit se développer partout dans l’espace public, y compris dans les quartiers centraux, denses ainsi que sur les édifices publics». Il est à rappeler qu’un espace vert dédié au sport et aux loisirs sera aménagé sur le terrain qui abritait autrefois des immeubles affectés par l’amiante à Es Seddikia, dits «Batimat Talian». Une étude d’aménagement commandée par la wilaya a été présentée récemment. «Jusque-là, notre planification urbaine était basée sur le bâti. La tendance actuelle doit accorder une attention particulière aux espaces verts», note cette militante écologique.
«Conséquence de l’urbanisme centré sur les constructions, nos villes manquent d’espaces de respiration. Mais le changement s’est amorcé: face au défi de la densification et dans le souci d’améliorer la qualité de vie, Oran doit repenser la relation entre le bâti et l’espace extérieur. La généralisation de l’énergie photovoltaïque et solaire, les transports écologiques (tram, vélo) ou innovants, sont autant de projets à généraliser», précise Mme Benhouari. Pour être une ville éco-responsable, Oran a pour ambition de mettre à profit des projets qui sont le recyclage des déchets mais aussi son passage aux énergies vertes. Entre énergies renouvelables, gestion durable des déchets et forêts urbaines, aucune dimension écologique ne doit échapper. Autre point à améliorer, selon Mme Belhouari: «l’énergie solaire doit être généralisée notamment pour l’éclairage public. Les communes doivent redoubler d’efforts». Certaines communes ont entamé cette transition vers le solaire depuis quelques années déjà. Des instructions ont été données pour obliger toutes les communes à utiliser l’énergie solaire dans l’éclairage public.
Imad T