EDITO

El Zawahiri et la troisième guerre mondiale

Joe Biden en bon démocrate s’est offert son trophée. Il a fait un peu comme Barack Obama qui a décapité Al Qaida originel. Son vice-président s’est lui payé la tête de la copie, pâle, faut-il le souligner, de l’organisation terroriste qu’aucun Américain n’est prêt à oublier. Les citoyens de la « plus grande démocratie au monde » n’avait en réalité, aucun autre choix que de croire aux discours de leurs dirigeants sur l’inhumanité d’une organisation terroriste, dont la décapitation est d’abord un facteur de popularité pour le président en exercice qui réussit l’exploit. On n’est pas loin de la tradition américaine du shérif qui tue l’ennemi public numéro un du village où il officie. L’histoire US est ainsi faite. C’est juste le village qui devient planétaire et le pistolet, un drone sophistiqué.
Les Américains lambda peuvent dormir moins anxieux, Biden les a vengés. Mais l’histoire romantique d’une grande Amérique qui sait faire justice elle-même au nom du bon peuple s’arrête là. Car ce qui a amené Ben Laden et Aymen Zawahiri, ce ne sont pas les indiens qui ont le mauvais rôle dans l’Histoire officielle US. Mais bel et bien ces mêmes dirigeants démocrates qui, au passage, ont la faculté de garder leur peuple en dehors des affaires qui sentent le pourri. Et pour cause, ce que le bon peuple de l’Oncle Sam ne sait pas, c’est que le doute n’est plus permis sur les intentions des élites américaines quant à la guerre qu’ils disent mener contre le terrorisme international.
Les nombreuses décisions inexplicables prises à l’encontre de beaucoup d’Etats dont la politique ne les arrangent pas ont toujours été des appels d’air au profit d’Al Qaïda et des autres organisations terroristes. En ouvrant cycliquement les vannes aux rebelles, tout au long du «printemps arabe», les Occidentaux conduits par les Américains, ne faisaient rien d’autre que de donner à l’hydre terroriste des chances inespérées de se redéployer, d’abord militairement en réarmant leurs troupes, ensuite politiquement en faisant des «combattants de la liberté». Il est clair que dans la stratégie de l’hyper puissance américaine et de ses alliés dans la région, Al Qaïda n’a jamais été considéré comme l’ennemi numéro Un, mais simplement un outil comme un autre dans la refonte du monde arabe.
Retenons au passage que la liquidation de Aymen Zawahiri coïncide avec la provocation de la Chine et de la Russie. L’administration US utilise les mêmes codes du shérif, destinées à berner le peuple. De fait, les Chinois et les Russes seront associés aux Indiens et aux nazis. Jusqu’à quand les Américains se laisseront tirer par le bout de leurs nez. Une troisième guerre mondiale ?
Par Nabil.G

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