
Élection de Haddadi vice-présidente de la Commission de l’UA : «L’aboutissement d’un long processus diplomatique»
Le professeur et expert en géopolitique, Driss Attia, a affirmé que l’Algérie a réalisé une victoire diplomatique importante à l’échelle du continent africain avec l’élection de l’ambassadrice Selma Malika Haddadi au poste de vice-présidente de la Commission de l’Union africaine pour la région de l’Afrique du Nord.
Cette victoire est survenue après une compétition intense avec ses homologues du Maroc, d’Égypte et de Libye. La course s’est conclue lors du septième tour de vote, où elle a obtenu la majorité des deux tiers requise pour remporter le poste, au détriment de la candidate marocaine, qui est restée la seule en lice après le retrait successif des candidates libyenne et égyptienne lors du premier et du quatrième tour du scrutin. Lors de son passage hier sur les ondes de la chaîne Une de la Radio nationale, M. Attia a souligné que « ce qui s’est passé à Addis-Abeba constitue un grand accomplissement et l’aboutissement d’un long processus diplomatique fondé sur des principes et de la crédibilité ». Il a expliqué que « les pays de l’Union africaine ont préféré voter en faveur d’une action diplomatique efficace plutôt que d’une diplomatie fondée sur les manœuvres en coulisses et les agendas étrangers », faisant allusion au régime marocain. Il a également rappelé que « l’Algérie s’est toujours distinguée par son interaction constructive au sein des structures de l’Union africaine et par son soutien aux réformes nécessaires en matière de gouvernance, d’affaires politiques et économiques ». Il a ajouté : « Il est regrettable de constater une telle division entre les pays d’Afrique du Nord, avec trois États arabes ayant insisté pour se présenter contre l’Algérie, alors que cette dernière a toujours adopté le principe du consensus dans sa politique étrangère et s’est retirée à plusieurs reprises au profit de pays arabes et amis ».
Il a aussi souligné que « l’Algérie mise sur le rôle du leadership féminin au sein des institutions et structures de l’Union africaine, en précisant que 33 pays africains partagent ce projet essentiel visant à renforcer la coordination et la solidarité entre les nations du continent ». Le professeur Attia estime « que cette victoire survient à un moment où la revue El Djeich, dans son dernier numéro, a souligné la profondeur africaine de l’Algérie, ce qui se manifeste à travers tous ses mouvements sur le plan bilatéral ou dans les forums internationaux ». Et d’ajouter : « cela inclut son plaidoyer constant pour mettre fin à l’injustice historique subie par le continent, en appelant à l’octroi d’un siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies ». Il a poursuivi en déclarant : » Le choix de l’Algérie pour représenter la région de l’Afrique du Nord au sein de la Commission de l’Union africaine intervient dans un contexte marqué par l’augmentation des crises internes et des conflits politiques dans plusieurs régions du continent ». Il a cité en premier lieu la région du Sahel, qui connaît une concurrence acharnée entre les grandes puissances pour l’influence, les répercussions de la guerre civile au Soudan, la résurgence des crises dans la région des Grands Lacs, ainsi que d’autres zones de tension. Il a également mentionné les défis liés à la sécurité énergétique, au développement économique durable et à la lutte contre la pauvreté.
Mohand S