Que se passe t-il réellement au niveau Lac de Tilamine connu pour être le lieu de prédilection des cigognes roses ? Cet oiseau migrateur est-il menacé ? Est-il réellement en danger à telle enseigne que des mesures importantes soient décidées dans l’immédiat en vue de sauver cette volaille?
Tout porte à croire que le volatile, embellissant le ciel d’Oran lors de ses périples migratoires subi ces derniers jours la pire des sentences dont les raisons ne sont toujours pas tirées au clair. L’alerte est tirée par des écologistes d’Oran à leur tète le président de l’association en charge de l’élevage des oiseaux et de la protection de l’environnement, Chafie Allah Benmaamar.
Dans un cri de détresse qu’il a lancé sur les réseaux sociaux, ce dernier a publié des photos désolantes, montrant la mort de plusieurs oiseaux de cette espèce rare de ces oiseaux migratoires sillonnant les cieux en quête d’hibernation le temps que l’hiver rigoureux passe avant de poursuivre leur «pèlerinage», la cigogne rose. Ladite publication a, en un laps de temps, fait le tour de toute la contrée et continue à dominer les débats locaux. Nombreux ont été les internautes qui plaident pour « une enquête » à ouvrir dans l’immédiat afin de tirer cette affaire au clair et mettre fin à cette «mort» qui se poursuit dans les zones protégées, notamment dans l’axe situé entre les communes de Benfréha et Gdyel, à l’est de la wilaya.
Cette triste histoire rappelle le fâcheux drame survenu récemment dans le lac Oum Ghellaz, prés de Oued Tlélat suite à la mort, jusque là, inexpliquée d’un important nombre de poissons. D’ailleurs, une enquête a même été ordonnée alors par le chef de daïra de Oued Tlélat. Une délégation s’est déplacée pour établir le constat. Ce dernier a été sans appel. Les autorités qui ont été chargées de cette missions, sont tombés nez à nez avec des dizaines de poissons morts flottant à la surface des eaux, plusieurs centaines d’autres ont été retrouvés échoués sur les berges. Sur le champ l’on a, rappelle-t-on, lancé une opération de nettoyage et d’enlèvement des poissons morts, cette mission a été confiée aux services de ladite commune.
Si jusqu’ici, aucune explication n’a été donnée, les défenseurs de l’environnement font état d’un fait qui se répète pour la quatrième année. Ledit lac connaît une mort massive de poissons de manière récurrente entre 2019, 2020 et 2021, et ce durant la saison sèche. Ce fait se traduit par la mort massive de la carpe, principale espèce qui peuplait cette zone humide. Auparavant, la direction de l’environnement a effectué des analyses d’eau et a conclu qu’il s’agissait d’un stress hydrique causé par la baisse du niveau d’eau. Elle a, dans ce sillage, évoqué que «la mort massive des poissons était due probablement à plusieurs facteurs, en l’occurrence la hausse de la température, en plus de la baisse du niveau d’eau, le manque d’oxygène, la surpopulation du lac ayant provoqué un déséquilibre écologique. La multiplication rapide des algues marines, sécrètent des bactéries hautement toxiques», a-t-on fait savoir.
« En raison de leur densité, les algues constituent également un rempart obstruant le passage des rayons de soleil dans le fond du lac », ont fait savoir les mêmes sources, soulignant que «la lumière est indispensable dans l’opération de la photosynthèse, celle ci constitue la source principale d’oxygénation des lacs».
Yacine Redjami
