Oran Aujourd'hui

Ex-hôtel Châteauneuf : une verrue urbaine vieille d’un demi-siècle… qui pénalise toujours la ville

En juin 2019, il y a six ans presque jour pour jour, un responsable local avait annoncé avec aplomb et certitude que les travaux d’aménagement de la tour dite du Châteauneuf devant abriter des locaux administratif pour l’ APC d’Oran seront, disait-il, «lancés dans les tous prochains jours». Il avait même précisé qu’une entreprise turque chargée des travaux aurait été retenue et déjà installée. Des travaux qui devaient démarrer au courant du deuxième semestre de 2017 et qui ont été à maintes reprises reportés.
On se souvient en effet qu’en avril de la même année la direction locale de l’urbanisme avait désigné un groupement algéro-turc Kayi-Bil Yap pour mener ce projet sur une période de 20 mois. Un groupe d’entreprise algéro-turque qui avait déjà fait ses preuves lors des travaux d’achèvement de la mosquée Ibn Badis.
On se souvient également que ce projet de reconversion de la carcasse de l’ex hôtel Châteauneuf en un futur siège de l’APC avait bénéficié d’une enveloppe de 1 milliard annoncée au détour de la visite à Oran du défunt président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en 2007. Deux années plus tard, ce même projet a bénéficié d’une enveloppe supplémentaire de 1 milliard DA sur décision de l’ancien Premier ministre en poste à l’époque.
Mais à maintes reprises, au gré des attentes et des tergiversations, ce projet a été reporté notamment pour des raisons de financement. L’idée de reconvertir la bâtisse de l’ex-hôtel Châteauneuf en nouveau siège de l’APC avait reçu l’aval des plus hautes autorités de l’Etat. Et même l’organe de contrôle technique de la construction (CTC) avait émis un rapport favorable au lancement des travaux d’aménagement Les services de la direction de la culture de la wilaya associés au traitement de ce dossier contenant des aspects liés à la sauvegarde du patrimoine historique avaient eux aussi donné leur accord, malgré les critiques et les réticences de quelques militants du mouvement associatif et d’anciens urbanistes oranais qui demandaient plutôt la démolition pure et simple de cette hideuse carcasse de béton de 16 étages qui défigure depuis cinquante ans le paysage urbain du centre ville.
Une tour implantée de surcroît à proximité du site historique du palais du Bey, lui-même toujours en attente d’un sérieux projet de restauration et de valorisation. Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent que cet édifice inachevé, cédé à la commune d’ Oran pour être reconverti en bâtiment administratif, avait été jadis frappé par une interdiction d’exploitation prononcée à l’époque par les ministères concernés contre le projet d’hôtel du Châteauneuf. Une mesure prise pour préserver les sites et éléments du palais du Bey et de l’enceinte du Châteauneuf classés au patrimoine national.
Ce qui explique en partie pourquoi cette carcasse de l’ex-hôtel, proposée à la concession, n’a jamais été convoitée ni encore moins reprise par un grand opérateur public ou privé connu dans le secteur de l’hôtellerie de haute gamme. Même Sonatrach s’était désistée de sa première offre de reprise de l’édifice en constatant la complexité, les difficultés, les paradoxes et l’imbroglio administratif qui règnent depuis des années autour de cette erreur urbaine devenue une verrue sur le tissu du centre ville…

Par S.Benali

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