Exemples d’inepties marquant l’histoire urbaine locale
«Les paroles s’en vont, mais les écrits restent..». En mai 2016, il y a déjà sept ans, le wali en poste à l’époque annonçait avec aplomb et certitude que le grand projet de reconversion de l’ex hôtel Châteauneuf, en siège administratif pour l’APC d’Oran, allait être relancé, disait-il, dans les prochains jours. Le responsable avait même précisé devant quelques journalistes que ce dossier qui trainait en longueur depuis des années «à été finalisé après son approbation par la Commission nationale des marchés». Cette annonce de l’ancien wali en poste a été faite au détour d’une opération de relogement d’une dizaine de familles qui squattaient depuis trente ans une partie du site du Palais du Bey, mitoyen à l’ex hôtel Châteauneuf. Des cadres de la Wilaya et des responsables municipaux avaient même précisé que «c’est un groupement d’entreprise algéro-turque, qui a été retenu pour ce projet à l’issue d’un avis d’appel d’offres, datant de quelques années …».
Cette carcasse de béton baptisée avant l’heure «hôtel du Châteauneuf», construite il y a un demi-siècle sur un site historique devant être protégé, est devenue aux yeux des Oranais le symbole des inepties urbaines, de la gabegie, et du culte des échecs qui entourent la cité oranaise comme une sorte de fatalité. Une « malédiction », disent les anciens oranais bercés par les vieilles légendes entourant l’histoire urbaine de la vieille Cité oranaise. Une histoire marquée, on le sait par de grands déficits cumulés dans tous les domaines d’activité. Eau potable, assainissement des eaux usées, transports, circulation et réseau routier, hygiène et santé publique, éducation, environnement… Aucun secteur ne semble épargné par les retards alarmants et les médiocres tâtonnements en matière d’infrastructures et d’équipements.
Oran, qui ne connaissait jadis que l’eau saumâtre dans les robinets a bénéficié quarante cinq ans après l’indépendance d’un projet d’adduction en eau douce à partir du Gargar et d’une station de dessalement qui sont encore loin de couvrir tous les besoins. Et bien trop d’opérations urbaines et de projets connaissent des reports, des retards ou des abandons que l’on explique abusivement par des raisons de sous-évaluation financières ou d’appels d’offres infructueux.
La réhabilitation du quartier historique de Sidi El Houari et de la mosquée du Pacha, l’éradication du bidonville des Planteurs, la remise en service du siège historique de la Mairie, l’aménagement, ou pourquoi pas la démolition, de la tour hideuse de l’hôtel Châteauneuf, la restauration des vieilles mosquées historiques comme l’exigeait il n’y a pas longtemps le Président de la République, ou le simple aménagement de l’hideux bazar de l’ex-rue de la Bastille, sont autant d’exemples illustrant cette fatalité des retards et des inepties marquant l’histoire urbaine de la ville.
Par S.Benali