La nouvelle politique économique adoptée par le Gouvernement visant à augmenter le volume des exportations algériennes hors hydrocarbures a porté ses fruits.
Grâce à cette politique qui repose sur la diversification de l’économie nationale et vise à se libérer des griffes de la rente pétrolière, en application du programme et des orientations du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, les exportations hors hydrocarbures ont enregistré un bond significatif ces dernières années. L’ambitieux objectif des autorités est d’atteindre à la fin de l’année en cours un chiffre de 13 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures alors que l’Algérie a enregistré en 2022 un total de 7 milliards de dollars. Le chiffre de 13 milliards de dollars attendu pour cette année représente en effet dix fois le volume d’il y a trois décennies dont les exportations par an oscillent entre 1,3 et 1,8 milliards USD.
Ainsi, la performance enregistrée par l’Algérie ces dernières années dans ce volet se base sur la nouvelle politique économique visant à réaliser un développement durable au profit des générations futures. Ce saut significatif a été évoqué par le président Tebboune, lors de sa récente visite en Russie. « (…) nous avons réussi, pour la première fois, à augmenter le volume des exportations de 1,7 milliards de dollars en 2019 à 5 milliards de dollars en 2021, puis à 7 milliards de dollars en 2022, soit une progression annuelle de 30% », a indiqué le chef de l’Etat alors que l’objectif étant d’arriver à 13 milliards de dollars cette année, pour booster le développement.
En effet, les industries chimique et agroalimentaire, les matériaux de construction et l’agriculture peuvent être les secteurs qui permettent de réaliser cet objectif. L’année 2022 a permis de donner un aperçu sur cette performance où l’Algérie a enregistré un précédent historique en exportant ses produits vers toutes les régions du monde. Ainsi, sur les onze premiers mois de l’année passée, les exportations hors hydrocarbures ont dépassé 10 % du total des exportations. Concernant les types de produits exportés, les engrais arrivent en tête des produits exportés (1,7 milliard USD), suivis du fer et de l’acier (plus de 500 millions USD), puis la filière du ciment avec près de 400 millions USD, et celle des produits détergents, qui a réalisé plus de 48 millions USD d’exportations contre un (1) million USD en 2021. Le secteur agricole a aussi soutenu les exportations où les dattes algériennes, très demandées sur les marchés mondiaux, ont été exportées à hauteur de près de 80 millions USD en 2021.
Atteindre 13 milliards USD d’exportations hors hydrocarbures : Des experts approuvent
Des experts ont donné leurs avis sur cet ambitieux objectif affirmant que l’Algérie peut atteindre 13 milliards USD d’exportations hors hydrocarbures. Ils ont indiqué à l’agence APS que l’Algérie est en mesure d’atteindre l’objectif escompté dans le domaine des exportations hors hydrocarbures. Selon eux, le pays dispose de plusieurs atouts dont ses capacités productives en termes de qualité et de prix concurrentiels, à la volonté politique et aux facilités mises en place pour encourager la production nationale et accroître les exportations. »Ce domaine revêt une dimension stratégique dans le programme du président de la République visant à développer la gouvernance et à réaliser une croissance tangible de l’économie nationale », ont-t-ils soutenu. « Grâce à la volonté politique, l’Algérie peut atteindre l’objectif de 13 milliards USD d’exportations hors hydrocarbures, même si nous réalisons 10 ou 7 milliards USD, ça reste des chiffres considérables et satisfaisants », a affirmé l’expert Ishak Kharchi. Ce dernier a, toutefois, mis en avant certaines conditions pour atteindre cet objectif dont l’augmentation du taux croissance à plus de 4,5%, l’augmentation de la productivité, le renforcement des services de transport et de logistique selon une approche économique et la promotion du produit national à travers des expositions. Il a appelé aussi à lancer des négociations pour trouver des marchés en activant le rôle de la diplomatie économique, et d’ouvrir des banques algériennes à l’étranger, en privilégiant les dimensions africaine et méditerranéenne.
M. Kharchi a affirmé dans ce cadre que l’agriculture est l’un des secteurs les plus importants sur lesquels l’Algérie peut miser pour atteindre cet objectif, et ce, en focalisant sur les produits enregistrant un excédent, les engrais et les produits sidérurgiques, mais aussi les dattes, filière très importante pour booster les exportations. De son côté, l’économiste Kamel Kheffache a estimé aussi que l’Algérie peut atteindre le des 13 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures. Il a précisé que cet objectif peut être réalisé grâce « aux mesures prises par les hautes autorités, sous la conduite du président de la République, qui a tenu à mettre en place des mesures pour améliorer le climat des affaires au profit des entreprises, notamment les PME, afin de les encourager à exporter vers l’Afrique, l’Europe et l’Asie ». M. Kheffache prévoit même un bond des exportations durant les prochains mois, appelant les entreprises à établir un diagnostic précis des marchés extérieurs afin de décrocher des parts de marché face à une concurrence internationale féroce.
Mohand S
