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Hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi : l’établissement face à un double défi

L’hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi se trouve actuellement face à un double défi. Il y a d’abord l’urgence de la rénovation de l’établissement qui se trouve depuis plusieurs années dans un état de dégradation avancée.

Ensuite, à moyen terme, une réforme de la gestion des soins est nécessaire, estiment les praticiens qui exercent au sein de cet hôpital.
«L’établissement n’est plus adapté aux besoins en matière de prise en charge. Cet hôpital fait face à un engorgement sans précédent de personnes souffrant de troubles psychiques nécessitant des soins. Il doit être renforcé en moyens et en ressources humaines spécialisée en santé mentale», explique un médecin psychiatre qui préfère requérir l’anonymat.
«Des réformes sont indispensables afin de pouvoir faire face à une augmentation très significative des demandes de soins et répondre aux enjeux d’organisation des soins, de prévention. Il s’agit de constituer un regard nouveau sur les pratiques et par là de transformer l’hôpital dans son ensemble», affirme ce spécialiste.
«Parce qu’ils sont mal pris en charge en amont, de nombreux malades sont admis à cet hôpital psychiatrique à un stade trop avancé de la maladie, où l’on ne peut plus rien faire pour eux. C’est dans la mise en place d’une coordination de l’ensemble des institutions participant au dispositif de santé mentale que l’on pourra éviter que cet hôpital psychiatrique se trouve en bout de course de ces prises en charge», poursuit-il.
Et ce spécialiste de plaider pour «une réorganisation de l’accès aux soins psychiatriques en respectant la hiérarchie entre soins de proximité, soins spécialisés et soins hyperspécialisés ».
«Les soins nécessitent la disponibilité permanente d’une équipe multidisciplinaire comprenant des médecins, des infirmiers, des psychologues, etc. Lorsque le patient quitte l’hôpital, un accompagnement personnalisé peut lui être proposé pendant un mois, afin de le soutenir dans ce moment charnière. L’expérience montre, en effet, que les semaines qui suivent la sortie de l’hôpital constituent une période à risque de rechute»,
affirme notre interlocuteur.
Autre défi: comment assurer la sécurité du personnel soignant dans un hôpital psychiatrique, face à la violence de certains patients? «L’hôpital a mis au point un dispositif de gestion de la violence.
Il s’accompagne d’une formation du personnel, entraîné à désamorcer les situations à risque»,
répond le spécialiste.
L’urgence est le lancement de travaux de réhabilitation de cet hôpital psychiatrique dont l’état de vétusté est inquiétant.Construit dans les années 1930, cet hôpital psychiatrique comprend 5 pavillons, avec une capacité d’accueil de plus de 400 lits.
Les patients viennent des 14 wilayas de la région Ouest et Sud-ouest du pays.
La vétusté de cet établissement a longtemps été soulevée et une opération a été inscrite en 2018, avec des appels d’offres infructueux.
De nouveaux cahiers de charge sont en cours d’élaboration pour mener à bien le projet de rénovation.
L’autorisation du programme est estimée à 330 millions de dinars.
Imad.T

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