Oran Aujourd'hui

Un «Festival du cheval», un label qui interroge

La commune d’Es-Senia organise depuis vendredi dernier la deuxième édition d’une manifestation curieusement dénommée «Festival du cheval algérien ».
Une manifestation marquée par l’organisation de jeux de fantasia et de courses de sauts d’obstacles, des exhibitions folkloriques, des chants et de la poésie populaire.
On sait que le «Salon du cheval» est le nom d’un événement déja pris par la wilaya de Tiaret au niveau de sa célèbre jumenterie.
Et selon des mauvaises langues attitrées, il fallait bien que les élus de l’APC d’Es Sénia, trouvent un nom pour cette manifestation dédiée au «cheval algérien» et devant être inscrite au calendrier annuel des activités sportives et culturelles de l’APC.
Cette deuxième édition du «Festival du cheval algérien» devant se dérouler durant trois jours sera, comme l’an dernier, marquée par les traditionnelles exhibitions de fantasia et les courses de saut d’obstacles au centre équestre Antar Ibn Cheddad à Es-sénia.
Au programme de cette manifestation figure également une soirée artistique au complexe sportif «18 février» d’Es-Sénia animée par une troupe de danse Alaoui venue de Sidi Bel- Abbes et un groupe de chants folkloriques, «shab el baroud», venu d’Oran.
Pourquoi pas, pourrait-on dire et applaudir.
Mais il se trouve que sur les réseaux sociaux, les «puristes », amoureux du cheval barbe, une race de chevaux de selle originaire du Maghreb, ont encore une fois exprimé leur colère en pointant du doigt le label de «Festival du cheval algérien» dont les contours et le contenu n’aurait aucun rapport ni aucun impact sur la promotion et la valorisation du cheval de race barbe et des activités équestres.
Les mêmes mauvaises langues locales ont ironisé autour du terme de «cheval algérien» avancé à tort comme une race équine à part entière et qui semble vouloir désigner le cheval de race «Barbe», très célèbre depuis des siècles dans les pays du Maghreb.
Les soirées artistiques et folkloriques sont certes utiles à la promotion du patrimoine culturel et musical algérien mais ne concernent en rien un «Festival du Cheval» censé mettre en valeur les activités équestres modernes et traditionnelles, la promotion de l’artisanat lié au cheval, notamment les selles et l’harnachement, et d’autres domaines constituant les véritables volets d’un Salon ou d’un Festival dédié au cheval.
Par ailleurs, bon nombre d’oranais savent que le centre équestre, situé sur le territoire communal d’Es-sénia, fait partie en réalité du patrimoine immobilier de l’APC d’Oran.
Mais face à l’anarchie et aux renoncements marquant depuis des lustres la gestion des ressources communales, l’APC d’Es-sénia ne voulait pas rater l’occasion d’occuper et d’utiliser ce centre équestre en y organisant un présumé «festival du cheval» qui résonne en sublime tâtonnement digne des échecs et des improvisations qui durent depuis des décennies…
Par S.Benali

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