Oran Aujourd'hui

Il était une fois… une carcasse de béton dite de «l’hôtel Châteauneuf»…

«Rendre à César ce qui appartient à César…». C’est là une formule célèbre destinée à restaurer certaines vérités souvent déformées au gré du temps et des conjonctures par des acteurs sociaux voulant usurper le mérite et la valeur d’une action au seul profit de l’allégeance courtisane aux plus puissants du moment.
La longue histoire de la carcasse de béton de l’ex-hôtel Châteauneuf implantée on ne sait pourquoi à proximité du Palais du Bey et abandonnée depuis un demi siècle, illustre bien l’ampleur des inepties et du laxisme généralisé qui a pénalisé le développement et l’harmonie urbaine de la deuxième plus grande ville du pays.
On sait que cette bâtisse à été rangée aux oubliettes de l’administration après l’arrêt des travaux de réalisation d’un hôtel ordonné à l’époque par des décideurs centraux suite aux plaintes et revendication de fervents militants de la préservation des monuments historiques, soutenus par des instances internationales en charge de la protection des patrimoines.
La bâtisse, construite sur un terrain qui devait faire l’objet de fouilles archéologiques et où se dressait déjà le fameux Palais du Bey de la période ottomane, allait ainsi servir d’image détestable, narguant le regard des Oranais et des visiteurs durant des décennies.
Pas moins de dix huit walis successifs ont hérité tour à tour de ce dossier inextricable qui ne cessait de s’alourdir au gré des dérives et des paradoxes urbains liés au squat des monuments abandonnés et à la gestion aléatoire du vieux bâti devant être réhabilité ou démoli. Et pour la majorité des walis de passage à Oran, cette bâtisse dite de «l’hôtel Châteauneuf» n’était même plus inscrite dans les priorités des feuilles de route, tant il est vrai qu’au niveau central elle était plutôt ignorée et oubliée. Il aura fallu attendre la visite du défunt président Bouteflika à Oran, dès sa première année d’investiture, pour voir enfin un haut responsable s’indigner de la laideur du paysage urbain à la place du 1er Novembre 54. Et c’est le maire d’Oran alors en poste qui a suggéré au chef de l’Etat l’octroi de crédits suffisants pour prendre en charge cette plaie urbaine et transformer la carcasse en siège administratif moderne pour les besoins de l’APC.
Une proposition retenue par l’ex chef de l’Etat qui a aussitôt ordonné le transfert de propriété de la bâtisse au patrimoine communal. Malheureusement, les lenteurs des procédures bureaucratiques pour le financement et le lancement des projets n’allaient pas épargner cette opération plusieurs fois annoncée sans succès. La réhabilitation de la bâtisse en nouveau siège de la commune a même fait l’objet il y a quelque temps d’un avant-projet d’études devant cerner les paramètres optimisés pour le fonctionnement des services et les accès pour les différents profils de public concernés.
Aujourd’hui, certains laissent entendre que cette décision de transformation de la bâtisse du Châteauneuf en siège de l’APC serait une initiative nouvelle, récente, et inédite prise après «des discussions approfondies avec des représentants de la société civile»… Pourvu que cette action se concrétise dans les délais et dans les meilleures normes urbaines et architecturales pour le seul bonheur d’Oran et de ses visiteurs.
Par S.Benali

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