Oran Aujourd'hui

Sphères associatives: un vertigineux déclin

Qu’il s’agisse d’antennes locales de partis politiques, de grands clubs de football, d’associations connues sur la scène locale, on retrouve hélas trop souvent à Oran les mêmes pratiques et les mêmes comportements visant à contrôler les commandes et à anéantir sans cesse les initiatives et les efforts porteurs de réussite et de progrès engagés par quelques rares animateurs intègres et compétents. Dans certaines zones urbaines oranaises, souffrant de graves déficits et carences dans l’entretien et la maintenance du cadre urbain, des associations et comités de quartier créés depuis longtemps peinent à sortir des tâtonnements et bien souvent des «allégeances» affichées aux autorités municipales peu soucieuses de l’implication réelle des habitants dans les affaires locales.
Dans certaines communes, les rares élus qui luttent encore comme ils peuvent pour éradiquer les décharges sauvages, le ruissellement anarchique des eaux usées, la dégradation du mobilier urbain, la flambée des bidonvilles ou les extensions illicites, ne cachent plus leur marasme et leur lassitude, confirmant l’échec consommé du système global de gestion gangréné par des incohérences et des fléaux devenus irréductibles. Pour la remise en état de la voirie et du cadre urbain, ces gestionnaires élus soulignent souvent qu’ils sont en attente des crédits de l’État permettant de financer des opérations d’entretien et d’aménagements.
Pour l’enlèvement des déchets et des ordures ménagères, beaucoup d’entre eux estiment que les agents de nettoiement, qui travaillent en triple rotation durant la saison estivale, seraient débordés par «l’incivisme et les pratiques néfastes des habitants censés être encadrés, éduqués et mobilisés par des comités de quartiers… Des membres de comités qui, pour bon nombre, ne seraient motivés que par un strapontin dans les arènes des sphères municipales en prévision des prochaines élections locales ». Il est vrai que les responsables élus au chevet des communes trouveront toujours quelques arguments plus ou moins crédibles pour justifier les échecs et la clochardisation. Mais cela est loin de suffire à cacher les déficits d’engagement et de compétence parfois dénoncés par le wali lui-même aux détours d’une visite à travers les communes.
Les querelles de clans, les conflits internes et les complots en tout genre visant à déstabiliser et à «éjecter» le responsable élu de son «fauteuil» deviennent monnaie courante au sein des APC oranaises et même dans certaines sphères associatives connues activant au créneau de l’Histoire et de la Culture. Sans parler du football dit professionnel qui ne cesse de connaître un vertigineux déclin malgré les multiples interventions du représentant de l’Etat au niveau de la wilaya. Aujourd’hui pourtant, seule une petite minorité d’Oranais rassemblés dans un cercle associatif dit « Club des supporters» se préoccupent de l’avenir d’une équipe à la dérive qui mériterait évidemment de retrouver son aura et son prestige. Mais à quel prix? Il faut parfois savoir accepter et assumer l’échec, et surtout assainir l’environnement gangréné par l’opportunisme, la prédation et l’incompétence. Ainsi va Oran.
Par S.Benali

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