Oran Aujourd'hui

Il était une fois… une navette maritime entre Oran et la plage «Les Dunes»

La «liaison maritime» entre Oran et Aïn El Turck, inaugurée il y a plus de six ans à grand tapage médiatique, ne sera pas cette année encore opérationnelle ni ouverte aux estivants. En ce début de période des grandes chaleurs estivales, commentateurs et observateurs avisés réinstallent au débat de l’opinion local certains dossiers inscrits au développement local en matière de promotion du tourisme balnéaire.
Avec l’échec consommé du projet de plage artificielle des Genêts, beaucoup pointent également du doigt les contraintes et les aléas qui ont pénalisé la belle initiative de création d’une ligne de transport maritime entre le port d’Oran et le littoral marin de la commune d’AIn El Turk. On se souvient, il y a huit ans, au début du mois de février 2017, que le ministre des Transports et des Travaux publics alors en poste à l’époque, avait affirmé lors d’une visite de travail à Oran, que la ligne de transport maritime des voyageurs entre Oran et Ain El Turck allait être opérationnelle à partir de juin de la même année 2017.
Le responsable venait alors d’inspecter l’avancement des travaux du chantier de construction d’un quai d’appontement, une plateforme, devant accueillir des bateaux-navettes assurant une desserte maritime reliant le port d’Oran à la plage Les Dunes dans la Daira Ain El Turck. Un chantier qui avait démarré en mai 2016 et axé sur la pose de 18 caissons de support du quai d’embarquement. Et des premiers retards ont été enregistrés en raison des problèmes de dragage rencontrés sur le site côtier.
Selon les annonces des responsables, cette ligne maritime devait être assurée en période estivale avec un navire de transport de voyageurs de 35 mètres, opérant des navettes toutes les deux heures! Une enveloppe initiale de 200 millions DA a été affectée par la wilaya Oran en complément au montant de près de 700 millions DA accordé à la seule opération de réalisation du quai d’accotement et d’un brise-lames sur le site côtier concerné.
Mais après quelques jours de fonctionnement suite à une inauguration hasardeuse, cette liaison maritime a été vite stoppée pour d’évidentes raisons techniques, d’environnement et de sécurité. Suite aux travaux d’aménagement du quai de débarquement et de dragage, la plage «Les Dunes» à Cap Falcon, l’une des plus belles de la corniche oranaise, avait perdu de sa beauté et de son aura avec le rétrécissement de sa superficie de sable. Ce n’est qu’après l’achèvement des travaux de réalisation de l’embarcadère, que des militants d’associations de préservation de l’environnement ont crié au scandale de la détérioration de ce site balnéaire prisé par les estivants. «Ce quai d’accostage aurait dû être réalisé dans une zone non fréquentée par les baigneurs…» affirmaient certains acteurs sociaux affichant leur légitime indignation.
En plus du rétrécissement de la plage, le site a été vite menacé de pollution par les rejets huileux et le carburant dégagés par les moteurs des bateaux assurant la navette. Comment ne pas avoir pressenti et prévu que cet embarcadère allait défigurer cette belle plage et accentuer les désagréments des estivants se baignant à quelques mètres seulement du quai d’accostage ? Après quelques annonces hasardeuses de reprise de la liaison maritime à une prochaine saison estivale, les responsables locaux ont fini par admettre que ce quai d’accostage de bateaux sur le littoral de Cap Falcon était une vraie-fausse solution pour la promotion du tourisme balnéaire et la mobilité des estivants. Arrêtée durant ces cinq dernières saisons estivales, tout indique aujourd’hui, que cette «navette maritime» est en voie d’inscription dans la liste des échecs et des renoncements devant être rangés aux oubliettes de l’histoire urbaine locale.

Par S.Benali

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