Ismaïl Haniyeh assassiné dans un raid sioniste à Téhéran : l’Algérie condamne fermement l’attentat terroriste lâche et abject
Le chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh est tombé en martyr dans une frappe sioniste à Téhéran, a rapporté hier l’Agence de presse palestinienne Wafa, citant un communiqué du mouvement.
«(Notre) frère, Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans une frappe sioniste contre sa résidence à Téhéran après sa participation à l’investiture du nouveau président» iranien Massoud Pezeshkian, a écrit dans un communiqué le Hamas. Les Gardiens de la Révolution ont annoncé pour leur part qu’Ismaïl Haniyeh et l’un de ses gardes du corps sont morts en martyrs, selon un communiqué sur leur site d’information Sepah. Début avril, l’armée d’occupation sioniste avait, pour rappel, assassiné trois fils et quatre petits-enfants d’Ismaïl Haniyeh, dans une frappe aérienne contre le camp de réfugiés de Chati à Gaza.
L’Algérie, par la voix du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a réagi et condamné «fermement» l’assassinat de Haniyeh. «Nous condamnons fermement cet attentat terroriste lâche et abject commis par les forces d’occupation sionistes, qui continuent de fouler aux pieds les règles humanitaires, juridiques, politiques et morales les plus élémentaires», a dit M. Attaf, lors d’une conférence de presse au siège du ministère, ajoutant que «C’est la politique de la terre brûlée érigée par l’entité sioniste en plan et stratégie reposant sur l’escalade tous azimuts : Gaza, Cisjordanie, Yémen, Liban, Syrie et Iran», a-t-il ajouté. Par cette politique de la terre brûlée, l’entité sioniste a voulu «plonger la région tout entière dans une spirale de guerres dont le seul bénéficiaire est l’occupant sioniste au détriment de la sécurité, de la stabilité et de la paix régionales», a estimé le ministre des Affaires étrangères. En cette douloureuse circonstance, M. Attaf a «présenté ses sincères condoléances au peuple palestinien frère, l’assurant de sa compassion et de celle de l’ensemble du peuple algérien dans cette épreuve».
En Palestine, une journée de deuil a été annoncée par le président Mahmoud Abbas qui a ordonné la mise en berne des drapeaux. Le président palestinien avait auparavant condamné fermement cet assassinat, le qualifiant d’«acte lâche» et d’«évolution dangereuse», tout en appelant les Palestiniens à l’«unité, la patience et à la fermeté» face à l’occupation.
Condamnation internationale
L’assassinat de Haniyeh a été condamné par plusieurs pays et organisations dont le Qatar qui l’a qualifié de «crime odieux» et mis en garde contre une «escalade dangereuse» dans la région. Le Qatar, qui accueille la direction politique du Hamas, dont faisait partie Haniyeh, a estimé que cet assassinat constituait «une violation flagrante du droit international et du droit humanitaire», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «Cet assassinat et le comportement imprudent (de l’entité sioniste), qui ne cessent de prendre pour cible des civils à Gaza, conduiront la région vers le chaos et compromettront les chances de paix», a ajouté le ministère. Il a réaffirmé «la position ferme de l’Etat du Qatar, qui rejette la violence, le terrorisme et les actes criminels, y compris les assassinats politiques, quels qu’en soient les motifs et les raisons».
De son côté, la Chine a également condamné l’assassinat du chef du bureau politique du Hamas. «Nous sommes très préoccupés par cet incident, nous nous opposons vigoureusement et condamnons cet assassinat», a déclaré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian. Pékin «craint que cet incident ne conduise à une nouvelle déstabilisation de la situation régionale», a ajouté le porte-parole interrogé lors d’un point de presse régulier.
La Russie a dénoncé aussi l’«assassinat politique inacceptable» d’Ismaïl Haniyeh, selon une déclaration du vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, à l’agence de presse publique RIA Novosti. «C’est un assassinat politique tout à fait inacceptable, et cela va aboutir à une escalade ultérieure des tensions», a déclaré M. Bogdanov. «Tout cela est très mauvais», a-t-il ajouté. Pour sa part, Konstantin Kossatchev, vice-président du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), a souligné sur Telegram que «le temps le plus difficile des confrontations commence pour la région», en soutenant que «l’entité sioniste en sera responsable».
L’assassinat de Haniyeh a été également condamné hier «dans les termes les plus fermes» par l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI). Dans un communiqué, l’Organisation a exprimé ses profondes condoléances aux dirigeants et au peuple palestiniens, tenant l’entité sioniste pour responsable de cet «acte criminel et de cette escalade dangereuse qui représente une extension des meurtres quotidiens commis contre le peuple palestinien, en violation flagrante de toutes les règles et normes internationales». L’OCI a également réaffirmé sa position ferme de soutien au peuple palestinien dans sa lutte légitime pour obtenir ses droits nationaux inaliénables au retour, à la liberté, à l’indépendance et à l’établissement d’un Etat palestinien indépendant aux frontières du 4 juin 1967 avec Al-Quds Al-Sharif comme capitale.
Mohand S