«Khatem Soulaymen» pour éradiquer les bidonvilles
Constat: Sur le site dit «hai Coca», à la sortie du bidonville en allant vers la corniche supérieure, de nouvelles constructions illicites ne cessent de gagner du terrain malgré les fermes instructions dressées par les autorités locales à tous les responsables et gestionnaires concernés. Cet ancien et grand bidonville ne cesse de s’étaler grignotant au fil des ans des parcelles forestières en flanc de montagne et illustrant on ne peut mieux l’échec flagrant de la stratégie d’éradication de l’habitat illicite prônée inutilement par les pouvoirs publics depuis des décennies. Sur ce site de «Coca», devenu légendaire, même des arbres plantés en bordure de l’axe routier ont été arrachés pour permettre la construction de baraquements sauvages. Des habitations illicites, érigées en toute impunité, et qui font l’objet d’un odieux commerce où la vente, la revente et la location de baraques sont des pratiques courantes organisées par une faune d’énergumènes au profil mafieux. On sait pourtant que des efforts indéniables sont menés par les services concernés, dont la conservation des forêts, la police et les éléments de la gendarmerie nationale, qui luttent contre le fléau des constructions illicites dans les zones forestières. Mais sur le terrain, la construction très rapide de mansardes en parpaing et en tôle ondulée, aussitôt occupées par des familles revendiquant un logement, impose à chaque fois d’assez longs délais pour engager les procédures d’évacuation et de démolition. Sans parler de l’ambiance de laxisme et de renoncement qui règne depuis toujours sur l’arène oranaise de gestion des affaires locales. On se souvient qu’en janvier 2011, il y a déjà une décennie, l’ancien wali en poste devenu plus tard ministre de la République, avait annoncé sur les ondes de la radio El Bahia qu’ «il n’y aura plus aucun bidonville en décembre 2013». Et il avait ajouté, avec une certitude et un aplomb hallucinant, que «tous les habitants du grand bidonville du quartier des Planteurs seront relogés dans un an, avant la fin de l’année 2012». Tous les walis qui se sont succédé au chevet d’Oran ont indiqué que «la résorption de l’habitat précaire et du vieux bâti était l’une des grandes priorités de leur programme d’action». Mais malgré les efforts et la sincérité des engagements, rares, très rares furent les décideurs locaux de passage qui ont réussi à contourner les contraintes endogènes liées à tout un système de gouvernance local inefficace et obsolète. Certains, qui ont tenté de forger l’optimisme et de nourrir l’espoir d’un éventuel changement, ont fini par déclarer à leur proche entourage qu’ils leur fallait «Khatem Souléyman» pour réussir dans leur mission à Oran…
Par S.Benali