Oran Aujourd'hui

La banalité du décor urbain…

A la place Commandant Madjoub, ex place Hoche, en plein cœur d’Oran, le propriétaire d’un kiosque a pris il y a quelques jours l’initiative illicite d’agrandir son espace commercial en engageant des travaux d’aménagement et d’extension de son local. Les commerçants mitoyens ont aussitôt réagi pour dénoncer l’occupation par le voisin de l’espace libre de part et d’autres de son kiosque, sans leur avis et leur consentement. Aussitôt alertés, les agents de la Délégation communale El Emir en collaboration avec les services de la sûreté urbaine sont intervenus pour arrêter les travaux et mettre fin à cette «occupation de l’espace public sans aucune autorisation des services concernés». Un riverain, témoin de l’affaire, a expliqué au chroniqueur que le propriétaire du kiosque n’a en réalité empiété que sur un espace de trottoir situé entre les kiosques mais qui n’est pratiquement jamais emprunté par des passants. Il sert même souvent aux fleuristes et marchands de produits de jardinage à stocker leurs cartons et autres produits en attente de déballage. Mais pour les autorités locales, il ne s’agit là que d’un acte illicite d’occupation de l’espace public qu’il fallait traiter conformément à la réglementation en vigueur. On nous dit même que «des procédures ont été engagées à l’encontre du contrevenant». On sait, depuis quelque temps, que les pouvoirs publics au niveau local se démènent comme ils peuvent pour montrer qu’ils sont bien présents et activent comme il se doit sur ce terrain de lutte contre les constructions sauvages et l’occupation illicite des espaces publics. On note cependant que la majorité des opérations menées et médiatisées sont généralement localisées au centre ville ou dans des zones commerciales bien visibles sur le tissu urbain. Mais à l’intérieur de bon nombre de quartiers et de grandes cités d’habitat comme aux Hlm/Usto, le squat sauvage des caves et des parties communes, l’ouverture de commerces au rez-de-chaussée des immeubles, ou la clôture d’une parcelle de trottoir transformée en jardin privé ou en enclos d’élevage d’ovins, font partie de la banalité du décor urbain. Et face aux paradoxes tenaces d’une trajectoire sociale illisible, les efforts des quelques rares responsables voulant sincèrement redorer le blason de la ville, restent voués à l’échec.
Par S.Benali

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