Le Directeur général de la bourse d’Alger, Yazid Benmouhoub, a appelé hier à la révision du mode de financement des entreprises économiques qui se basent sur les banques à près de 80%.
«L’économie algérienne est financée par le système bancaire à près de 80% selon les statistiques, mais nous avons observé que depuis le second semestre de l’année 2014, les liquidités bancaires ont baissé, une des conséquences du recul des prix du pétrole», a-t-il indiqué. Intervenant sur les ondes de la chaîne Une de la Radio nationale, M. Benmouhoub a affirmé que vu cette situation, il est nécessaire de réviser le mode de financement des entreprises économiques.
Le DG de la Bourse d’Alger a salué, dans ce sillage, les décisions du président de la République et du Premier ministre prises lors de la dernière Conférence nationale sur la relance économique concernant le rôle de la Bourse dans le financement de l’économie. Dans le même contexte, l’intervenant a affirmé que la Bourse ne doit pas être alternative au financement bancaire mais un organisme qui assure un financement complémentaire. «Nous voulons que la Bourse ne soit pas une alternative aux banques mais un système complémentaire pour le financement bancaire», a-t-il déclaré.
M. Benmouhoub a affirmé que cette complémentarité de la Bourse permettra d’atténuer la charge sur le système bancaire qui continuera de jouer un rôle dans le financement de l’économie, plaidant, toutefois, à la mobilisation d’autres mécanismes comme la Bourse, les fonds d’investissement et d’établissements financiers. À une question sur la réforme de la Bourse en ce qui concerne son mode de fonctionnement, il a affirmé que les autorités ont pris des décisions depuis quelques années.
Deux entreprises privées déposent une demande d’admission
S’agissant de l’engouement pour l’adhésion à cet organisme, le même responsable a annoncé le dépôt par deux entreprises du secteur privé de demandes d’accès à la Bourse d’Alger sans dévoiler leurs noms. Il a précisé que deux entreprises, une petite et une moyenne, avaient déposé des demandes au niveau de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (COSOB) en vue de leur admission à la Bourse d’Alger.
Le même responsable a rappelé les nombreuses incitations offertes par la bourse, notamment celles liées à l’exonération fiscale. Il a aussi fait remarquer que les sociétés inscrites à la Bourse tenaient plus longtemps que les autres, d’où l’intérêt pour les investisseurs et les chefs d’entreprises d’adopter une culture boursière.
Une fois inscrite à la bourse, l’entreprise bénéficie d’un organisme d’audit qui tend à améliorer sa gouvernance, ses performances et ses résultats, a-t-il indiqué, rappelant le contrat si important signé récemment par le ministère des Finances et une société étrangère aux fins d’acquérir un système de trading doté de dernières technologies, appliqué d’ailleurs par la Bourse d’Alger. Concernant les conditions d’admission à la bourse, il a considéré que les retombées de la crise sanitaire sur l’économie et les résultats des entreprises ont poussé à faciliter l’octroi de licences d’accès sans exiger un relevé des États financiers certifiés (EFC), en cette conjoncture exceptionnelle mondiale.
Se félicitant de l’annonce du président de la République au sujet de l’accès prochain d’entreprises publiques et privées à la Bourse d’Alger et de la révision du type de financement, ce qui rétablira – selon lui – la confiance au niveau des marchés et motivera les entreprises à accéder à la bourse. Quant à l’ouverture du capital des entreprises publiques en bourse, le DG de la Bourse d’Alger a noté que le marché était prêt à recevoir de telles opérations, rappelant que les bénéfices des actions cotées en bourse atteignent 6,25% jusqu’à 10%, et sont totalement exonérés d’impôt. Il a affirmé que le capital échangé au niveau de la bourse au cours des six premiers mois de l’année en cours avait dépassé les 44 milliards de dinars, et que le volume des échanges a augmenté au cours des six premiers mois de l’année en cours, en se chiffrant à 192 titres contre 97 titres, l’année dernière.
Samir Hamiche