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Relations Algéro- françaises:
Jean Yves Le Drian hier à Alger

Le ministère algérien des Affaires étrangères parle de «visite de travail et d’évaluation des relations bilatérales», dans un communiqué rendu public, hier en fin de matinée. Est-ce le début du dégel des relations entre les deux pays ?

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, était hier à Alger. La visite n’a été annoncée que quelques heures seulement avant l’arrivée du ministre. Autant dire que jusqu’à la matinée d’hier, ce déplacement n’était pas encore décidé. Cette visite-surprise a pour principal objectif le rétablissement de la relation bilatérale après plus de deux mois d’une crise, provoquée par des propos malheureux du président français, Emmanuel Macron. Rappelons qu’en signe de protestation, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur à Paris le 3 octobre et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel. Le Quai d’Orsay, qui a communiqué sur ce déplacement, le qualifie de «visite de travail, d’évaluation et de relance des Relations». De son côté, le ministère algérien des Affaires étrangères parle de «visite de travail et d’évaluation des relations bilatérales», dans un communiqué rendu public, hier en fin de matinée.
Dans une déclaration à la presse, à l’issue de l’audience qui lui a été accordée par le Président Abdelmadjid Tebboune, le ministre français a affirmé que «ce déplacement (en Algérie) a pour double objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, mais aussi de regarder vers l’avenir pour travailler à la relance et à l’approfondissement de notre partenariat qui est indispensable».
Affirmant que l’Algérie et la France «ont des liens profonds animés par la densité des relations humaines entre Algériens et Français et ancrés dans une Histoire complexe», M.Le Drian a tenu à exprimer «le souhait de travailler à lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays».
Il a annoncé des avancées concrètes obtenues par sa visite, en ce sens qu’il a révélé que les deux pays ont convenu de reprendre certains axes de coopération. «Cela se traduira par la reprise d’un dialogue opérationnel entre partenaires sur les questions humaines et migratoires, et aussi par la reprise d’un dialogue opérationnel sur la lutte contre le terrorisme et par nos efforts communs pour assurer la sécurité de nos deux pays», a-t-il dit. Mais cela ne sera qu’un début, puisqu’il a exprimé le «souhait que le dialogue que nous relançons aujourd’hui puisse conduire à une reprise des échanges politiques entre nos deux gouvernements en 2022». Plus que le bilatéral, la France considère que l’Algérie est un partenaire essentiel sur le plan régional. «Nous entendons continuer à coordonner nos initiatives diplomatiques pour favoriser le processus d’une transition politique en Libye à la suite de la Conférence de Paris», a affirmé le ministre français.
Dans le même ordre d’idée, il a indiqué que l’Algérie et la France font face ensemble à «des défis majeurs dans un environnement régional et international incertain», soulignant que les deux pays «doivent être en mesure de proposer des réponses opérationnelles aux défis que représente le terrorisme dans la région sahélienne, mais aussi l’émigration clandestine ainsi qu’aux enjeux de développement économique».
M.Le Drian s’est dit «heureux de revenir en Algérie» où «j’ai eu l’honneur et le plaisir de m’entretenir longuement avec le Président Tebboune et avec mon homologue M. Lamamra». Et d’ajouter : «Je voudrais les remercier de leur accueil chaleureux», soulignant qu’ «il était important pour moi de me rendre à Alger pour une visite de travail et d’évaluation de la relation bilatérale».
Est-ce alors le début du dégel des relations entre les deux pays ? La question est pertinente, sachant la détermination que met Alger sur le principe d’égal à égal dans les rapport entre les deux exécutifs. Les récentes sorties du président Abdelmadjid Tebboune étaient on ne peut plus claires quant aux conditions de rétablissement des relations rompues par la faute d’un comportement irrespectueux de M.Macron. Ce dernier a, depuis l’éclatement de la crise, tenté plusieurs fois de renouer les liens.
Nadera Belkacemi

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