La «CUMO»: Manœuvres opaques et mensonges par omission
Selon des «représentants» des familles squattant les chalets délabrés de l’ancienne cité universitaire la CUMO, abandonnée par les pouvoirs publics et transformée en «bidonville» depuis des années, les promesses de relogement avancées par les pouvoirs publics n’auraient pas été respectées. On sait que ce site, dit «CUMO», a déjà fait l’objet il y a plus d’une quinzaine d’années d’un relogement des occupants, dont plusieurs familles d’employés du secteur des œuvres universitaires, installés sur les lieux juste après le transfert des étudiants vers une nouvelle cité. Ni les autorités locales de l’époque, ni les élus aux commandes de la Commune d’Es-sénia, n’avaient alors jugé utile de s’intéresser à ces chalets dégradés et de préserver le site de toute nouvelle intrusion. Bien au contraire, plusieurs témoins affirment que le laxisme et le silence complice de certains gestionnaires municipaux allaient favoriser les pratiques mafieuses d’achat et de vente de ces chalets à des familles en détresse venues de tous les horizons. A défaut de gestion rigoureuse des biens et des terrains appartenant à l’Etat, une Cité universitaire a ainsi pu être détournée et servir, trente années durant, d’abri aux mal-logés, réels ou présumés, squattant l’endroit après chaque opération de relogement. Aujourd’hui encore, les occupants de la Cité CUMO montent au créneau de la dénonciation et de la protestation pour revendiquer, à leur tour, un logement neuf. Une aspiration certes légitime pour certains d’entre eux, mais qui ne saurait occulter les manœuvres opaques et les mensonges par omission de certains acteurs intéressés par l’évacuation des lieux et la revente des chalets à de nouveaux occupants. Selon un observateur avisé, même les incendies à répétition sur le site des chalets de la CUMO, qui – par miracle?- n’ont fait aucune victime de brûlures, même légères, restent entourés de doute et de questionnements sur leur origine et leur nature. Un peu à l’image de certains effondrements de dalles ou de murs du vieux bâti, jadis provoqués par les occupants eux-mêmes dans le but d’accélérer leur relogement. Seul l’ancien wali Tahar Sékrane avait eu le courage, et pris le risque d’engager des enquêtes et de poursuivre les auteurs devant un tribunal. Perturbant ainsi «l’ordre « établi qui ordonnait en priorité le maintien à tout prix du calme et de la paix sociale. Il faut croire que la conjoncture en ce domaine n’a pas tellement changé. La politique de distribution du logement, et d’éradication des bidonvilles et du vieux bâti, se heurte encore et toujours à la peur des autorités locales de voir une remontée des colères et des mouvements de protestation pouvant prendre des allures de violence urbaine indésirables…
Par S.Benali