La défaite des loups
L’Algérie demeure, pour ceux qui savent lire entre les lignes de l’Histoire et des rapports régionaux, une force tranquille dont la continuité mérite d’être écoutée plutôt que décriée. Les officines hostiles à sa diplomatie n’hésitent pas à déformer l’image du pays, à présenter l’Algérie comme un relicat hors circuit, déconnecté des réalités régionales et internationales. Elles puisent dans le contexte du « printemps arabe » et dans les soubresauts qui l’ont suivi pour chorégraphier leur récit. Après avoir patiemment attendu l’explosion qu’elles escomptaient, elles ont proclamé qu’un peuple fatigué et épuisé ne saurait porter une révolution. Ils ont été démenti par la plus formidable réaction politique et authentiquement populaire des manifestations du 22 février 2019. Une démonstration de courage, de pacifisme et de souveraineté qui éblouit le monde.
Cette révolution tranquille a confirmé une stabilité qui n’est pas une paix achetée à crédit. C’est le fruit d’un engagement patient, d’un dialogue multiforme et d’un respect scrupuleux de la mémoire de la nation. La posture du peuple et de l’Etat a donné de la crédibilité au pays dans le concert des nations. La présence algérienne sur la scène internationale n’est pas une performance médiatique, mais une réalité tangible. Elle s’appuie sur des échanges constants et sur l’accueil de haut niveau qu’elle offre à des personnalités venues des quatre coins du monde, y compris avant et après les épisodes révolutionnaires, lorsque les grands médias racontent les évolutions de la région.
Les détracteurs persistent pourtant, distillant un « venin » médiatico-diplomatique qui voudrait faire croire que l’Algérie n’a plus d’influence sur les dossiers qui comptent. Ils veulent faire croire que toute action nationale est désormais fiction et que le pays n’a plus de rôle à jouer dans les équilibres régionaux. Leur objectif est clair. Ils veulent semer le doute dans l’opinion afin de faire passer pour principe ce qui n’est que posture. Mais leur rhétorique ne résiste pas à l’épreuve des faits. L’Algérie demeure un acteur incontournable, résolument attaché à la non-ingérence, fidèle à un principe qui fonde sa diplomatie et son intervention dans les dossiers sensibles. C’est dans cette constance mesurée, dans cette lucidité patiente et dans ce souci du collectif que se manifeste la force tranquille de l’Algérie. Et c’est ainsi, dans la pertinence engagée de sa diplomatie, que le pays affirme son rôle. Il n’y a dans l’attitude d’Alger, ni spectacle ni fuite en avant, mais une démarche durable au service de la paix et du développement. Alors, oui, vigilance. Mais aussi confiance en une vision qui, loin des cris, bâtit des ponts avec les puissants du moment, sans rien céder sur ses principes fondateurs. Les loups peuvent louvoyer. Ils ont perdu toutes les batailles.
Par Nabil.G