EDITO

Le Mawlid côté cour et jardin…

Les Algériens ont célébré le Mawlid Ennabaoui dans la sérénité cette année, à la lumière des quelques années précédentes. Les concerts de pétarades, jusqu’à indisposer les personnes âgées et autres malades n’étaient pas au rendez-vous. A peine quelques explosions ici et là. Sinon, la fête a pris des couleurs plus authentiques. Les familles ont renoué avec les traditions ancestrales. Beaucoup de jeunes étaient quelque peu désarçonnés de ne pas participer à la « folie du Mouloud », mais sans que ce «vide» n’ait des conséquences sur leur moral. Ils savent comme tout le monde que le Mawlid Ennabaoui est prioritairement un rite religieux et que les démonstrations violentes n’ont rien à voir avec nos traditions séculaires pour pareille circonstances. Leurs grands parents leur disent cela chaque année.
Ces dernières années, covid-19, baisse du pouvoir d’achat et bien entendu, un bien meilleur contrôle des Douaniers permet à la société de passer un Mawlid sans trop de dégâts et, surtout se recentrer sur la signification profonde de cette fête religieuse. C’est tant mieux pour tout le monde. Maintenant on peut faire confiance au génie populaire qui trouvera sans doute le moyen de faire revivre nos traditions en les mettant au goût du jour, sans passer par la case «pétarade».
Cela sur les plans socioculturel et culturel. Mais comme tout le monde le sait très bien, le Mawlid Ennabaoui a une dimension économique certaine. Il faut dire qu’il fut un temps où cette occasion était très propice aux trafiquants de tous bords qui prenaient un malin plaisir très bien rémunéré à inonder le marché national en produits, pourtant prohibés. A cette époque, pas si lointaine que ça, soit dit en passant, le foisonnement de la marchandise sur les étales dans tous les coins de rues des villes et villages du pays, faisaient râler le commun des Algériens contre l’administration qui laissait passer des quantités tellement importantes de ces produits que l’on ne pouvait ne pas parler de complicité, voire de corruption. Et les citoyens avaient bien le droit d’avoir ces pensées extrêmes.
Mais force est de constater que ces dernières années, les Douanes nationales ont bien fait leur travail. Des dizaines de conteneurs bourrés de pétards ont été découverts et saisis au niveau des différents ports du pays. C’est un signe qui ne trompe pas quant à l’efficacité, enfin avérée, de la lutte contre la corruption dans notre pays. On pourrait sans doute faire mieux, mais c’est déjà un très bon début.
Il reste cependant l’autre mal qui ronge le pays, à savoir la spéculation. En effet, lorsqu’on constate que les prix de certains légumes ont bondi de plus de 200%, en l’espace de quelques heures, on est forcé d’admettre que la Mawlid demeure encore une affaire rentable pour des commerçants véreux. Cela aussi doit changer…
Par Nabil.G

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