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Face à de nombreux défis :
La grande résilience des apiculteurs oranais

«Sauvegarder l’apiculture qui vit des moments difficiles à Oran». C’est le défi que se sont lancés des apiculteurs activant dans plusieurs localités rurales de la wilaya d’Oran.

Malgré les nombreux problèmes auxquels nousfaisons face, nous avons développé une grande résilience. Notre ambition est de préserver et de développer la filière apicole», se confie Hocine, un passionné d’abeilles, qui exploite une ferme de ruchers dans la région d’El Ançor. Cette région boisée est réputée pour ses plantes mellifères que sont le pissenlit, les arbres fruitiers, l’acacia, le tilleul, ainsi que différentes espèces de feuillus et de conifères. Cet apiculteur veut apporter un regard neuf sur cette filière. «Les populations d’abeilles sont menacées en raison de la sécheresse et des insecticides», alerte cet apiculteur qui témoigne que «les populations d’abeilles sont menacées en raison du manque d’espaces préservés par les traitements phytosanitaires et de la pollution».
«Avec trois colonies par km2, la wilaya d’Oran possède une bonne densité apicole. La bonne répartition géographique des ruchers sur le territoire oranais garantit pour l’instant encore la pollinisation des plantes cultivées et sauvages. La récolte de miel moyenne par ruche se situe à environ 15 kg», explique Mme Chelabi, chercheuse en sciences agronomiques. Oran compte plusieurs associations d’apiculteurs. C’est le cas de l’association apicole ProfAgri d’Oran basée à Misserghine ou encore de la fédération de wilaya des apiculteurs qui milite elle aussi pour l’essor de ce secteur. Cette fédération compte une quinzaine d’associations d’apiculteurs activant dans des espaces boisés répartis à travers le territoire de la wilaya d’Oran. L’activité fait face à de nombreux défis, dont celui de la sécheresse et des traitements chimiques utilisés en agriculture.
Le bourdonnement des abeilles se fait de plus en plus rare, les colonies ayant été victimes de la sécheresse accrue qui frappe la région. Il est important que nous, apiculteurs, utilisons autant que possible les grandes capacités d’adaptation des abeilles. Cela pose la double question suivante, capitale: certaines pratiques apicoles ne contraignent-elles pas trop les abeilles pour répondre à nos exigences et ne pourrait-on pas s’inspirer de la nature de la colonie d’abeilles pour renforcer la capacité de résilience?», s’interroge Hocine. «Ces dernières années, le nombre d’apiculteurs et de colonies d’abeilles a diminué de façon alarmante. A l’inverse, les maladies des abeilles sont devenues bien plus virulentes, et le danger représenté par les parasites (tels que le petit coléoptère de ruche Äthinatumida) s’est nettement accru.
Nous devons enrayer cette inquiétante évolution. Etant donné la rapidité des changements structurels dans l’apiculture, il devient urgent de mieux promouvoir cette activité et surtout d’indemniser les apiculteurs pour les prestations d’intérêt public qu’ils fournissent», affirme Mme Chelabi.«Il est vrai que le nombre d’apiculteurs et d’apicultrices comme celui des populations d’abeilles est en forte baisse depuis longtemps, mais la densité apicole demeure malgré tout relativement bonne à Oran, comparée à celle d’autres régions. C’est un défi de taille que les apiculteurs et apicultrices doivent relever, notamment avec la lutte contre le varroa et les autres épizooties frappant les abeilles. Dans ce contexte, il est essentiel qu’ils puissent bénéficier d’une vulgarisation compétente et d’une formation continue de qualité», indique Mme Chelabi. Cette chercheuse travaille avec d’autres apiculteurs pour proposer une stratégie pour la promotion de l’apiculture. «Les pouvoirs publics doivent mettre en place les moyens nécessaires pour promouvoir l’apiculture de manière adéquate. Le but est d’améliorer les capacités d’adaptation de la filière apicole et renforcer la résilience des apiculteurs qui ont besoin de formations en agroenvironnement. L’objectif est d’acquérir et d’échanger des connaissances. L’ambition de la filière est d’avoir un plan pour le développement durable qui permettra de développer le cheptel apicole dans un contexte de fragilité généralisée des colonies d’abeilles», plaide Mme Chelabi.
Imad. T

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