La légèreté comme marque de fabrique
La France peut-elle tomber encore plus bas? Difficile, en tous les cas, de faire pire que le spectacle qu’offre ce pays au monde entier. Le président Macron qui se prétendait être «le maître des horloges», s’est révélé être un président totalement perdu et sans aucune boussole. D’erreur en erreur, jusqu’à cette goutte de dissolution du parlement, qui a fait déborder le vase, le locataire du palais de l’Elysée a fait entrer son pays dans la pire crise qu’a eu à connaître la cinquième République.
Des tergiversations, des approximations qui ont fait de l’extrême droite le centre névralgique de toute la politique française. Macron qui pourtant a toujours répété qu’il réduirait l’influence du Rassemblement nationale jusqu’à n’en faire qu’un parti de second ordre, en aura en définitive été le serviteur le plus zélé, et a été le président qui a hissé l’extrême droite au sommet de sa puissance, jusqu’à ce que Le Pen lui dicte ses décisions.
Le président français a dû ainsi se plier aux menaces des Le Pen et Bardella et recaler Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand pour choisir en fin de compte comme Premier ministre, Michel Barnier, dont beaucoup de ses positions, notamment en ce qui concerne la sécurité et l’immigration, rejoignent ceux de l’extrême droite.
Macron a donc choisi de s’adosser sur le soutien du RN pour choisir son Premier ministre, qui pourtant vient du parti Les Républicains qui n’a eu que des miettes lors des dernières élections législatives. Et même ce choix ne semble pas calmer le parti de Marine le Pen qui éprouve une grande jouissance à faire rabaisser «le président Jupiter». Ainsi, Jordan Bardella n’a pas manqué de menacer l’actuel locataire de l’Elysée lui rappelant que «Rien ne se fera sans le Rassemblement nationale», avant de renchérir en direction du nouveau locataire de Matignon, «si Michel Barnier est le nouveau porte voix du macronisme, le gouvernement tombera». Voilà qui est dit et qui enfonce encore plus un président qui doit sérieusement penser à démissionner après avoir traîné aussi bas la fonction qui est la sienne.
Un président qui ne se contente pas de collectionner les bévues sur le plan intérieur. A l’international sa légèreté interroge sérieusement, notamment en ce qui concerne le dossier du Sahara occidental où il a reconnu, avec une légèreté inconsciente, le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental et la souveraineté marocaine sur ce territoire en violation des résolutions internationales, notamment celles de l’ONU.
Une décision qui a fait réagir l’Algérie qui a estimé que Macron et le gouvernement français a pris sa décision «avec beaucoup de légèreté et une grande désinvolture, sans mesurer lucidement toutes les retombées potentielles».
La légèreté est apparemment la marque de fabrique d’un président aux abois qui ne sait plus sur quel pied danser et qui s’est révélé être un réel danger aussi bien pour la politique interne de son pays que pour ses relations avec les autres pays.
Par Abdelmadjid Blidi