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Le 11 décembre ou la voix du peuple

L’Algérie a célébré hier le 61e anniversaire des manifestations populaires du 11 décembre 1960. Ce jour-là, des dizaines de milliers d’Algériens ont crié haut et fort leur détermination à ne pas fléchir, à poursuivre le combat contre le colonialisme jusqu’à la victoire finale. La France coloniale qui tablait sur un essoufflement de la lutte armée grâce aux lignes Charles et Maurice, aux zones interdites, à l’usage généralisé du Napalm et l’institutionnalisation de la torture, pour en finir avec la revendication de l’indépendance, a bien vu que la guerre ne finirait qu’à deux conditions : tuer tous les Algériens jusqu’au dernier ou quitter le pays.
Le 11 décembre 1960 a été l’illustration grandeur nature du caractère fortement populaire de la révolution algérienne. Les généraux et politiques français savaient très bien et depuis des années que l’ALN et le FLN historiques étaient l’expression de l’aspiration d’un peuple à la liberté. Ils savaient aussi que les actions armées étaient soutenues par l’ensemble des Algériens qui luttaient chacun à sa manière pour l’indépendance. Des sportifs, des artistes, des scientifiques et des écrivains ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour apporter leur contribution à la révolution. Ils ont suscité l’admiration du monde entier.
La France coloniale qui symbolisait la régression et la contre-révolution soutenait, elle, qu’il était tout à fait possible de couper les dix millions d’Algériens de leur élite. Les politiques de l’Hexagone savaient de quoi ils parlaient. Ils étaient conscients que l’œuvre de la colonisation avait produit plus de 98% d’analphabètes qui, croyaient-ils, suivraient la voix de la France, incapables qu’ils étaient de sentiments indépendantistes. Un certain 11 septembre 1960, les Algériens ont fait comprendre aux dirigeants de la France toute leur volonté et leur détermination à lutter jusqu’à l’indépendance du pays.
Au plan politique, les manifestations populaires du 11 décembre 1960 étaient une grande victoire politique pour le FLN et une défaite cuisante pour le gouvernement français, certes, mais pour l’histoire cette date est l’un des grands moments fondateurs de la nation algérienne. Aujourd’hui, 61 ans après et à quelques mois du soixantenaire de l’indépendance du pays, il est encore des voix revanchardes de l’Hexagone qui osent baser leur campagne électorale pour la présidentielle française sur une contre-vérité historique qui affable la colonisation d’aspects positifs. Ces fossoyeurs de l’Histoire se sont effacés, hier, reviendront à la charge, histoire de masquer les hantises d’une élite qui croit effacer les traces de souillure que leurs aînés ont commises.
Par Nabil.G

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