Evênement

La logique de la rapine

Nous sommes à deux petite semaines de la rentrée scolaire. C’est-à-dire au cœur de la troisième grosse dépense de l’année après celle du mois de Ramadhan, de l’Aïd El-Fitr et l’Aïd El Adha. Les familles algériennes qui ont l’obligation de faire face à ces dépenses « incompressibles» n’ont pas le choix. On ne voit pas comment on peut y échapper. Le propos n’est pas dans l’appétence des Algériens à la dépenses inconsidérée à l’occasion de chaque grand événement qui rythme l’année, mais c’est le marché qui impose sa logique et parvient par le truchement d’une offre très peu extensible à faire flamber les prix d’année en année. Certains spécialistes pointent du doigt l’absence de véritable régulation publique pour expliquer l’inflation continue et recommandent un renforcement des contrôles. Ce que préconise d’ailleurs le ministère du Commerce.
Mais cette approche qui pourrait plaire aux pères de familles ne constitue pas la panacée pour un secteur qui navigue à vue, empêchant toute prise en main de la part des pouvoirs publics. Ne rêvons donc pas, attendons-nous à ce que les prix continuent à défier la raison, chaque année un peu plus. En réalité, l’explication au phénomène qui gâche quelque peu la vie des Algérien a un rapport direct avec la productivité qui ne veut pas décoller malgré les milliards de dinars et les efforts de l’Etat pour sortir le pays de sa dépendance, diraient les observateurs de la scène nationale.
Cette deuxième explication n’est pas tellement convaincante, lorsqu’on sait qu’à côté d’une production nationale modeste, la quasi-totalité des fournitures scolaires sont importées de l’étranger et ne connaissent donc pas la problématique de l’offre et de la demande. En fait, les augmentations continuelles des prix à l’occasion des fêtes religieuses ou de la rentrée scolaire relèvent d’une autre logique, celle de la rapine et l’opportunisme commercial qui agit à visage découvert, saignant les ménages au vu et au su des autorités « compétentes ».
Il y a franchement un problème de compétence dans la gestion du commerce intérieur. L’Etat est totalement largué, les affairistes font leur business au nom de la sacro-sainte règle de la liberté des prix. Ils ont poussé cette liberté jusqu’à sa limite. Et face à cette faune de profiteurs, les pouvoirs publics se contentent de faire la comptabilité d’une inflation souvent injustifiée.
Par Nabil G

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