Ouest Tribune a fêté hier, 17 octobre, ses 31 ans. 31 ans qui placent notre journal comme l’un des premiers titres indépendants nés au lendemain de l’ouverture médiatique qui avait suivi les événements du 5 octobre 1988.
Un pan important de l’histoire de notre pays où Ouest Tribune a eu toute sa place et avait joué un rôle prépondérant, notamment dans la région ouest où il est le doyen de la presse indépendante.
L’expérience de Ouest Tribune a permis de faire des émules et doté Oran d’un foisonnement de titres de presse qui ont emboité le pas à notre journal.
Ouest Tribune a été le vivier de la presse oranaise qui a permis l’éclosion d’une multitude de journalistes et de techniciens qui ont fait leurs premières armes dans nos locaux.
Et c’est grâce à cette formidable école, que les autres journaux ont pu trouver un personnel rédactionnel et technique aguerri pour créer leurs propres titres.
C’est aussi cela l’histoire de la presse indépendante à Oran, et Ouest Tribune aura été, qu’on le reconnaisse ou non, la pierre angulaire de tout ce qui allait suivre dans le paysage médiatique de la région Ouest.
Mais ces longues 31 années d’existence n’avaient rien d’une sinécure, ni d’un fleuve tranquille.
Les doutes et les interrogations nous ont accompagnés tout au long de cette période.
Les remises en cause, les peurs et mêmes l’abattement faisaient partie de ce chemin d’existence.
Des amis sincères nous redonnaient souvent cette énergie que nous puisions du plus profond de nous même, refusant d’abdiquer, d’abandonner ce journal, cette merveilleuse aventure intellectuelle, qui en définitive était devenu plus grand que nous, que ceux qui l’avaient créé. Oued Tribune ne nous appartenait tout simplement plus.
Il était un héritage que partageaient tous ses lecteurs dans toute une région.
Les coups de poignards, Ouest Tribune en a eu aussi, et parfois malheureus e m e n t des mains de certains de ses propres enfants. Mais c’est là le lot de toutes les familles. Et ce n’est sûrement pas cela qui pouvait arrêter la marche d’un titre qui s’est fait en dehors d’Alger et qui a connu bien des tempêtes, qui l’ont certes fait plier, mais n’ont jamais réussi à le faire rompre.
Ouest Tribune, malgré l’adversité, les crises financières qu’il a connues et qu’il connaît encore aujourd’hui, n’a pas rendu les armes ou plutôt les plumes. Car Ouest Tribune, qui a été créé un certain 17 octobre, en référence aux événements 17 octobre en France et à la lutte du peuple algérien pour son indépendance, a dès sa naissance fait le choix de l’Algérie et de servir le pays jusqu’au bout, en défendant l’État national et les intérêts de la patrie.
Un devoir et un combat de tous les instants, qui donnent cette énergie inépuisable qui anime toute l’équipe du journal et à sa tête son fondateur M. Abdelkader Bensahnoun. Même pendant les sanglantes années du terrorisme, Ouest Tribune a résisté malgré les menaces qui pesaient sur ses journalistes et ses techniciens.
La défense acharnée de la République ne nous permettait aucun manquement, aucune reculade. Nous n’avions pas le droit d’abdiquer, de ne pas participer à ce combat o! Combien noble de la défense de l’Algérie que nous ont léguée nos valeureux chouhadas qui sont tombés les armes à la main dans les champs d’honneur face au colonialisme.
Pour cela et pour d’autres raisons encore, Ouest Tribune n’est pas un journal comme les autres.
Ce journal vient de tellement loin et a connu tellement de choses qu’il donne l’impression d’avoir eu plusieurs vies.
Oran a eu sa presse indépendante dès le début des années quatre vingt dix et compte aujourd’hui des dizaines de titres. Et Ouest Tribune a une grande part de mérite dans cet état de fait.
Ce sera, malgré toutes nos difficultés actuelles, notre grande satisfaction.
A sa manière, Ouest Tribune peut se targuer d’avoir, à son niveau, modestement écrit un pan de l’histoire de la presse post-parti unique, du m o i n s dans la région ouest. M a i s Ouest Tribune a aussi ses défai l lances, ses failles, ses lacunes ses faiblesses et son équipe travaille toujours à aspirer à mieux, à donner le meilleur produit possible à ses lecteurs, à faire le meilleur journal possible, loin du sensationnel et des faux scoops. Malgré la crise et les tempêtes qu’il traverse actuellement, il continuera à tenir le cap, à lutter, sans renier aucun de ses principes fondateurs. Et si nous fêtons aujourd’hui 17 octobre sobrement et sans faste ce 31e anniversaire, nous tenons surtout à partager ce moment avec tous nos fideles lecteurs et tous ceux qui nous ont soutenus et crus en nous pendant tout ce temps.
Merci à tous, du fond du coeur, de nous avoir permis d’exister et de nous avoir permis de vous servir.
Ouest Tribune