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Dr Yousfi, Président de la Société algérienne d’infectiologie:
«Il faut durcir davantage les mesures anti covid»

La situation sanitaire due à la hausse des contaminations par le variant Delta du coronavirus est inquiétante et risque de s’aggraver davantage, a alerté un spécialiste, qui a préconisé de rendre encore plus rigoureuses les mesures annoncées dimanche dernier durant le Conseil des ministres.

Le cri d’alarme a été lancé, hier, par le président de la Société algérienne d’infectiologie, le Dr Mohamed Yousfi, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, faisant appel à la conscience et à la responsabilité collectives pour aider les professionnels de la Santé à faire face à cette 3e vague. Il a expliqué que la situation épidémiologique à laquelle fait face l’Algérie depuis un certain temps est rendue critique par le manque d’oxygène, la saturation des hôpitaux et la pression sur les lits de réanimation.
Évoquant les mesures prises dimanche dernier lors du Conseil des ministres, le Dr Yousfi a estimé que ces dispositions ne sont pas assez strictes. «En tant que spécialistes, nous aurions aimé que la plage horaire du confinement soit élargie et que les activités et commerces non-essentiels soient inclus», a-t-il déclaré.
Il a indiqué dans ce cadre qu’il faut instaurer le confinement durant une période d’au moins 3 semaines pour casser le rythme de contamination, a-t-il suggéré avant de déplorer le relâchement et la non application des mesures de protection et de prévention par les citoyens ces derniers mois. «Les appels répétés des professionnels de santé à l’adhésion de la population au respect des gestes barrières n’ont pas été entendus», a regretté l’invité de la Radio nationale, estimant qu’il y a absence de contrôle quant à l’application des gestes barrières.
Interrogé sur la situation qui prévaut actuellement dans les établissements hospitaliers, le Dr Yousfi a indiqué que «la situation est très grave et même catastrophique dans certains endroits à cause de plusieurs facteurs». Parmi les facteurs ayant aggravé la situation, le spécialiste cite la pression sur les lits ainsi que la surcharge au sein des structures de santé dont certaines tournent à plus de 100% et des malades sont renvoyés vers d’autres établissements.
Le président de la Société algérienne d’infectiologie a cité un autre facteur lié à l’équipement des membres du personnel médical qui font face à la pandémie depuis maintenant près de 17 mois. «Dans les wilayas les plus touchées, le personnel médical est debout depuis près de 17 mois et ils sont sur les rotules et épuisés aussi bien moralement que physiquement. Beaucoup parmi les membres de la profession ont été contaminés par le coronavirus», a indiqué l’invité de la Radio nationale. Il a affirmé qu’outre les facteurs suscités, les structures de la santé ont fait face, ces dernières semaines, avec l’arrivée de la troisième vague, au problème du manque d’oxygène médical.
Par ailleurs, le Dr Yousfi a plaidé pour l’implication du secteur privé, le secteur parapublic, la médecine universitaire, la médecine scolaire, du travail ainsi que la médecine militaire au côté du secteur public pour faire face à la pandémie du coronavirus. «Ce n’est pas normal que tous les efforts et le tout fardeau de la pandémie soient pris par le secteur public», a-t-il déploré. Il a appelé, dans ce cadre, les hautes autorités du pays à mettre en place un cadre réglementaire qui oblige tous les acteurs à s’impliquer dans la lutte contre cette pandémie. «Il faut que tout le monde mette la main à la pâte pour lutter contre cette pandémie», a-t-il déclaré.
Pour ce qui est de la virulence du variant Delta, une souche de plus en plus présente en Algérie, le professionnel de la santé a indiqué qu’il est impératif de vacciner 90% de la population pour arriver à l’immunité collective. Appelant à accélérer la cadence de la vaccination, le Dr Yousfi a préconisé d’inclure les enfants à partir de l’âge de 12 ans. «Le variant Delta touche toutes les tranches d’âges, c’est pour cela que les stratégies vaccinales changent à travers le monde pour inclure les enfants à partir de 12 ans», a-t-il affirmé.
Samir Hamiche

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