La lutte contre les tricheries et les dérives commerciales
Depuis quelques jours déjà, les habitants de la commune de Hassi bounif s’abstiennent d’acheter le moindre morceau de viande qu’ils pouvaient éventuellement s’offrir de temps en temps en fonction de la «richesse de leur porte monnaie».
L‘information sur la découverte la semaine dernière de restes de boyau, d’ossements et de têtes de baudets jetés dans une décharge publique avait très rapidement fait le tour de la ville, semant le dégoût, l’émoi et la colère d’une majorité d’habitants.
Fatalement, l’ambiance de doute allait s’accentuer, forgeant une certaine répulsion envers la viande animale mise en vente dans les boucheries.
D’autant plus qu’aucune information n’est encore venue expliciter cette affaire en donnant des éléments de réponse permettant d’affirmer qu’il s’agit là d’un cas isolé et cerné dans tous ses contours et que les auteurs de cet abattage de baudets ont été identifiés.
On sait cependant que la vigilance et le professionnalisme des enquêteurs ne tarderont pas à lever le voile sur cette énième affaire de restes de baudets découverts dans certaines communes de la wilaya d’Oran, notamment dans la région de Hassi Bounif, plutôt connue pour l’abattage clandestin anarchique et la commercialisation illicite de la viande bon marché.
Ironisant abusivement sur ce genre de situation, les mauvaises langues affirment que «la viande d’âne consommée ne ferait pas plus de mal aux consommateurs qui acceptent d’acheter et de manger de la viande de mouton avariée exposée des heures durant à la poussière et au soleil.
«Ces vendeurs illicites ne sauraient exister s’ils ne trouvaient pas un marché et des consommateurs prêts à acheter leur produits…».
Il est vrai que la baisse i du pouvoir d’achat et le nombre croissant de familles démunies recensées chaque année sur le registre des APC ne pouvait qu’ouvrir la porte à toutes formes de dérives, d’abus et de tricherie.
«Vendre de la viande d’âne aux familles modestes relève peut-être du même type d’escroquerie organisée par ces «barons du bidonville» qui construisent et vendent une baraque illicite en tôle et en parpaing avec promesse et garantie d’acquisition d’un logement neuf.
Tout comme cette «mafia des bidonvilles», des groupes d’escrocs sans scrupules organisent le trafic de viande impropre à la consommation et contrôlent les abattoirs clandestins.
On se souvient, il y plus d’un an, de ce boucher ayant pignon sur rue à Haï Sabah qui a été arrêté par les services de police alors qu’il écoulait de la viande de baudet et viande pourrie et avariée en les embaumant avec un produit utilisé en milieu hospitalier.
La lutte sans merci contre les graves dérives commerciales, l’abattage et la vente illicite, l’anarchie du commerce informel, et bien d’autres fléaux, tels que l’occupation de bidonvilles ou de bâtisses du vieux bâti en attente de démolition, relève des principales préoccupations des pouvoirs publics.
Mais à la wilaya d’Oran, malgré les efforts indéniables affichés dans quelques rares communes, le défi est encore loin d’être gagné, tant il est vrai que trop de laxisme, de paradoxes et d’ambiguïté pénalisent encore le système de gestion des affaires locales miné par la course aux prébendes et la fuite des responsabilités.
Par S.Benali