Oran Aujourd'hui

Fléau du bidonville et «crise du relogement»

Après la récente opération de relogement de familles occupant des constructions précaires à Ras El Aïn, plusieurs dizaines de protestataires n’ont pas manqué d’exprimer leur colère et leur frustration soulignant, à tort ou à raison, que leur exclusion de cette première liste de bénéficiaires, «serait une injustice». On sait que toutes les familles non bénéficiaires de relogement lors de cette première phase ont été invitées à déposer leur recours au niveau des bureaux spécialement aménagés dans l’enceinte même du Palais des sports. Une disposition prévue à l’avance par les autorités locales qui appréhendaient semble-t-il l’ampleur du nombre de mécontents. Selon des mauvaises langues, l’annonce d’une deuxième tranche imminente de relogement ne suffisait pas à calmer les exclus qui se demandent pourquoi les autorités concernés n’ont pas attendu encore quelques jours «pour reloger tout le monde en même temps». On sait que ces attributions de logement dans le cadre de la politique d’éradication des bidonvilles constituent depuis longtemps un véritable casse-tête pour les autorités locales. Mais le fait même d’annoncer et d’organiser un grand centre de dépôt de recours ouvert au Palais des Sports jusqu’au 17 octobre prochain, constitue déjà, selon certains observateurs, un premier aveu de défaillance dans la maîtrise des flux de population concernées par le fléau des constructions précaires et de l’occupation des bidonvilles. Par ailleurs, le sacro-saint principe du «droit au logement pour tous les Algériens» vient empêcher toute tentative des pouvoirs publics de baliser de manière stricte et définitive l’octroi d’un logement après une date de recensement fixée et clairement affichée. Les occupants du bidonville de Raz El Aïn qui n’ont pas bénéficié de l’opération de relogement effectuée lundi dernier au pôle urbain Oued Tlélat et qui se sentent lésés étaient plutôt nombreux à venir déposer des recours au Palais des Sports de Mdina J’dida. «Tous les recours, avait indiqué le wali d’Oran, seront étudiés en toute transparence conformément à la loi, et seront examinés de manière approfondie afin que chacun puisse faire valoir ses droits». «Si notre recours est validé, serons-nous inscrits dans la deuxième phase de cette opération annoncée par le wali ?». Une question qui ne manquait pas d’être posée par bon nombre de personnes parmi les exclus venus déposer leur recours en disant à chaque fois «qu’ils jurent la main sur le coran, n’avoir jamais bénéficié de quoi que ce soit de la part de l’Etat.». Le wali avait de son côté indiqué que plus de 300 familles ont été exclues par le fichier national du logement lors de la première phase de relogement, car elles avaient déjà bénéficié de logements ou de lots de terrains. C’est dire l’ampleur des arnaques et des tricheries organisées par de véritables réseaux de trafiquants surfant à chaque fois sur les préoccupations et les attentes de citoyens en quête de logement.

Par S.Benali

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