La misère urbaine du cadre de vie dans certains quartiers
Le projet de réalisation d’un jardin public à Es Seddikia sur le site dit « Batimate Taliane» sera réceptionné dans quelques jours. C’est en tout cas l’annonce faite par le wali d’Oran lors d’une visite effectuée il y a une semaine sur le terrain.
Accompagné du directeur de l’Urbanisme et de la Construction et des responsables des entreprises de wilaya Oran-Vert, Oran-Propreté et ERMESO, le chef de l’exécutif a qualifié le taux d’avancement des travaux de satisfaisant , estimant que cette réalisation est un «acquis considérable et une bouffée d’oxygène pour la population et les visiteurs d’Oran».
On ne peut évidemment que saluer et applaudir à la réalisation de cet espace vert venu remplacer les hideux bâtiments préfabriqués que l’on disait chargés d’amiante et qui défigurent le paysage urbain aux proches alentours de la résidence officielle de la wilaya. Lors de cette visite du site, des décisions ont été prises, notamment pour aménager une route d’accès au niveau du carrefour et du boulevard Millénium permettant de fluidifier la circulation.
Le nouveau jardin, a indiqué le wali, permettra d’offrir aux habitants des espaces verts, des aires de détente et de loisirs et même des espaces pour des activités sportives telles que le tennis et la pétanque, ainsi que des points de restauration, des salons de thé et des cafétérias.Sur ce dernier volet, le wali a indiqué que «la wilaya a tracé un programme ambitieux visant à réhabiliter d’autres jardins de la ville laissés à l’abandon».
Un programme et des projets qui seront «lancés incessamment» selon les propos du responsable local. Evoquant ces informations publiées par la presse locale, des vieux retraités jouant aux cartes, assis sur des morceaux de carton étalés sur le sol poussiéreux à la cité des 1245 logements près des HLM, regardent avec amertume leur propre décor urbain et se demandent pourquoi cet ancien espace vert clôturé et abandonné près de leurs immeubles en face de la clinique Nekkache n’a jamais été équipé de mobilier urbain.
Ils montrent aussi du doigt avec une certaine tristesse cette odieuse bâtisse dite «de l’emploi des jeunes» implantée ici il y a quelques années alors que tous les résidents, jeunes et vieux, revendiquaient l’aménagement d’une aire de jeux avec terrain de pétanque, de volley et de basket. Il est vrai qu’en ce vieux temps, l’autoritarisme des décideurs n’avait d’égal que la médiocrité des initiatives lancées dans la cadre de la seule course effrénée à la consommation des crédits accordés aux programmes de développement.
Aujourd’hui ce bâtiment dédié à la fameuse opération dite des «100 locaux par commune» lancée par l’ancien régime, est occupé par divers commerçants, locataires des lieux dans des conditions opaques.
Aucun des anciens critères d’attribution de ces locaux n’est respecté puisqu’ils abritent même le siège d’une association locale, d’un bureau de wilaya d’un parti politique, aux côtés d’un ferronnier, d’un opticien et d’une gargote de vente de Karantika.
Le nouveau jardin réalisé loin de là, à Batimat Etalian, ne saurait atténuer les frustrations et la déception des résidents de cette cité, et de bien d’autres, qui souffrent encore de la misère urbaine de leur cadre de proximité.
Par S.Benali