La politique de la tension permanente

Donald Trump est à la Maison Blanche depuis une dizaine de jours, enfin exactement depuis le 20 janvier, pourtant on a cette impression qu’il est là depuis plus d’une année. L’homme a tellement pris de décisions, tout aussi polémiques et problématiques les unes que les autres, que le monde entier a cette sensation que le bulldozer est en train d’avancer depuis des mois déjà.
Et pourtant, il ne s’agit que d’une petite semaine. Et dire qu’il reste quatre longues années à un homme qui ne réfléchit pas à deux fois, pour mettre à exécution tout un programme fait d’audace et de provocations.
Face à cela, il faut bien se dire que les Etats Unis, comme le monde entier, ne sortiront pas sans séquelles, et pour longtemps, après le passage de l’ouragan Trump.
Un président qui dans ses décisions se soucie très peu du droit américain et du droit international, et qui ne se fie qu’à son instinct de businessmen, convaincu de la justesse de tout ce qu’il entreprend, et croyant fermement qu’il est dans son droit.
Pour parler en chiffres et juste pour avoir une idée sur cette frénésie du républicain à mettre en exécution son programme, il faut savoir qu’il a signé pendant ses 10 premiers jours au bureau oval, c’est à dire du 20 au 30 janvier 2025, 42 décrets soit autant que son prédécesseur démocrate Joe Biden qui est arrivé à ce chiffre en 100 jours et deux fois plus que Barack Obama lors de son premier mandat. Une rapidité qui mérite sa place au livre des Guinness et qui sera difficile à battre pour une bien longue période.
Le monde ne sait plus comment se développeront les choses avec un président bien décidé à mettre en pratique tout son programme, n’épargnant ni allié ni adversaire. Avec Trump, il est sûr, que le monde entre dans un état de tension permanent sur tous les plans : militaire, économique, financier et commercial. Rien ne sera plus comme avant, et rien ne se fera plus comme avant. Toutes les règles ont changé et l’Amérique de Trump se croit assez solide pour mettre au pas toutes les nations du monde, y compris les plus puissantes d’entre elles.
Pour l’instant, ce qu’il y a de sûr, c’est que le locataire de la Maison Blanche a réussi à enclencher déjà une première guerre. C’est une guerre commerciale de grande envergure , du fait de sa décision d’imposer des tarifs douaniers à certains pays. Une décision qui a fait réagir le Mexique, le Canada et la Chine qui ont répliqué et menacent d’imposer le même procédé aux Etats Unis. Le premier bras de fer est ainsi lancé. La tension est déjà là et elle ne manquera pas d’être suivie par d’autres bras de fer diplomatiques et politiques. Et à ce rythme, il n’est pas exclu que tout cela se termine par des bras de fer militaires. Une probabilité qui n’est pas si saugrenue que cela.

Par Abdelmadjid Blidi